•   Je monte les escaliers et entre dans la chambre. Il n’y a personne… Bizarre. Bref, je vais ranger mes achats dans ma valise et je décide de faire un masque pour mes cheveux que je trouve secs. Je vais ensuite sous la douche. Je me sèche et mets mes sous-vêtements. Quand je sors de la salle de bain, j’entends mes parents au salon. Je vais les voir mais tombe nez à nez avec Louis.

    -      -    Oh, bonsoir Lana. J’ai rencontré tes parents sur le chemin, et nous allons tous diner chez ta sœur. Tu ferais mieux de t’habiller, ajoute-t-il avec un clin d’œil.

    Si je ne m’étais pas retenue, il s’en serait pris une. Je m’en fous qu’il m’ai vu en sous-vêtements, pour moi c’est comme être en maillot de bain, mais même putain ! J’enfile donc une robe et me maquille légèrement avant de rejoindre mes parents, et Louis. Nous partons et il nous conduit jusque chez Masaki et Lucy. Ils nous accueillent chaleureusement et nous invitent au salon. Mais Louis me retient un instant dans l’entrée.

    -      -    Je te préfère sans cette robe, Lana.

    Je me dégage de lui et rejoins ma sœur. Demain elle doit faire le dernier essayage pour sa robe de fiançailles, elle veut que je l’accompagne. Elle nous fait visiter leur maison. Il fait vraiment chaud je trouve. Vraiment beaucoup. Nous sommes dans les escaliers, mais je me sens mal, j’ai la tête qui tourne.

    -      -    Maman ? Maman !

    Je la vois se retourner puis plus rien. 

    Ah, ma tête ! J’ouvre les yeux et vois 5 têtes penchées au-dessus de moi.

    -      -    Lana ? dit doucement ma mère. Ça va ?

    -      -    Qu’est-ce que … ?

    -      -    Tu t’es évanouie. Tu as mangé aujourd’hui ? me demande ma sœur.

    -      -    Oui, enfin… Non, je ne sais plus.

    -      -    Tiens, bois un peu, me sourit Masaki en me tendant un verre d’eau.

    -      -    Merci.

    Je me redresse et bois.

    -      -    Heureusement que Louis était derrière toi, dit ma mère. Il t’a rattrapé juste avant que tu ne tombes. Tu aurais pu te rompre le cou.

    Je regarde l’intéressé qui sourit comme d’habitude. Mon dieu qu’il m’exaspère.

    -      -    Merci, dis-je simplement.

    -      -    De rien Lana.

    La manière dont il prononce mon prénom m’exaspère aussi. Mais en même temps, ça me trouble… Après quelques minutes, je me sens de nouveau d’attaque et nous passons à table. C’est vrai que je n’avais pas mangé de la journée… Mais avec le décalage horaire, mon horloge interne fait n’importe quoi. Je mange avec appétit. Nous repartons vers 23h, Louis nous reconduit. Le trajet se fait en silence pour ma part, mais ma mère ne tari pas d’éloge sur lui. Elle m’énerve ! C’est un goujat. Une fois devant l’hôtel, je sors immédiatement de la voiture et monte me coucher. Après une bonne nuit de sommeil réparateur, je me lève à 9h le lendemain. Je déjeune, prends une douche et me prépare. Ma sœur vient nous chercher ma mère et moi à 10h30 pour les essayages. Sa robe de fiançailles est tout simplement magnifique… Mais elle doit faire faire des retouches parce qu’elle a maigri. Le stress du mariage sans doute. Nous passons la matinée à nous balader dans les rues de Tokyo, Lucy nous montrant ses endroits préférées. Le diner de fiançailles a lieu dans 3 jours, le mariage dans 10. Même si ma sœur paraît détendue, je sens qu’elle commence à stresser. Après une journée bien remplie, nous rentrons à l’hôtel. Je me connecte sur internet le soir et vois plein de messages de mes amis. Je leur réponds, mais le cœur n’y est pas. Ils me manquent … En plus, il doit être 4h du matin chez nous, alors je n’ai de réponse de personne. Je vais donc me coucher le cœur un peu lourd. Je me réveille tard le lendemain matin. Mes parents sont partis en me laissant un mot pour me dire qu’ils étaient allés faire quelques courses. Je prends donc mon petit déjeuner dans le calme, puis je vais prendre une douche et m’habille simplement. Je prends mon ordi et vois un message d’Emma, ma meilleure amie, qui me demande si elle peut m’appeler. Je prends mon téléphone et l’appelle.

    -      -    Allo Lana ?

    -      -    Emma. Ça fait du bien de t’entendre !

    -      -    Moi aussi ! Alors le Japon ?

    -      -    Bien, bien !

    On frappe à la porte.

    -      -    Attends deux minutes Em’.

    J’ouvre.

    -      -    Louis ! Que me vaut ce plaisir? demandais-je la voix pleine de sarcasmes.

    -      -    Bonjour à toi aussi Lana. Tes parents sont là ?

    -      -    Non.

    -      -    Oh, Lucy m’a demandé de venir vous chercher, elle veut que vous passiez l’après-midi chez eux et que vous restiez diner. Elle veut tout organiser pour après-demain.

    -      -    Lana ?

    -      -    Oui, désolée Emma, deux minutes. Installes-toi, tu veux quelque chose ?

    -      -    Non c’est gentil, dit-il en entrant, son sourire toujours scotché aux lèvres.

    -      -    Ok, je reviens.

    Je le laisse dans le salon et vais dans ma chambre.

    -      -    Emma ?

    -      -    Lana, c’est qui ce Louis ?! demande-t-elle euphorique.

    -      -    Mon beau-frère. Il m’énerve outre mesure pour faire simple.

    -      -    Nana je te connais, quand un homme t’énerve à ce point, c’est qu’il te plaît !

    -      -    Il ne me…

    -      -    Chut ! me coupe-t-elle. Il est comment ?

    -      -    Bon, je dois avouer qu’il a un physique plutôt agréable, même carrément agréable. Mais il m’exaspère, j’ai l’impression que ça l’amuse de me pousser à bout !

    -      -    Ah la la, Lana ! rigole-t-elle. C’est le frère de Masaki ?

    -      -    Demi-frère par alliance en fait, il est Français lui aussi.

    -      -    Quel âge ?

    -      -    27 ans en fin d’année.

    -      -    Cheveux ? Yeux ? Taille ?

    -      -    Calme ! Châtain foncé, yeux noisette, 1m85 je dirais.

    -      -    Trop petit pour moi !

    -      -    Quoi ? Mais tu fais 1m75 !

    -      -    Justement, je ne pourrais pas mettre de talons ! Mais toi, avec ton petit mètre 64, ça passe.

    -      -    Arrête ! Bon, je vais te laisser. Bisous ma belle, à la prochaine.

    -      -    Bisous ! Et tiens-moi au courant !

    -      -    Sale fouine !

    -      -    J’assume !

    -      -    Aller, kiss Emma.

    -      -    A plus Lana.

    Je raccroche et retourne au salon.

    -      -    Alors comme ça, j’ai un physique, je cite, carrément agréable ? sourit-il.

    -      -    On ne t’a jamais dit que ce n’était pas bien d’écouter aux portes ? Et sinon, je pense que tu n’avais pas besoin de moi pour t’en rendre compte n’est-ce pas ? ajoutais-je en fuyant son regard.

    -      -    En effet.

    -      -    Et prétentieux en plus de ça ! soupirais-je.

     

    -      -    Assez pour faire ça.


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  • D’un coup, Alex me sort :

    -      -    Si on faisait une chaine YouTube ?

    -      -    Quoi ?!

    -      -    Bah oui, ça pourrait être drôle ! On ferait genre je sais pas, des vidéos de cuisine, moi de la guitare, toi des vêtements, et puis des trucs what the fuck !

    -      -    T’es malade ! rigolais-je.

    -      -    Mais non arrête, ça pourrait être trop bien ! Réfléchis !

    -      -    Mais les gens vont nous voir…

    -      -    Et alors ? Van Caeneghem, personne qu’on ne connait ne va nous voir, surtout qu’à mon avis, on aura pas beaucoup de vues mais on s’en fout ! C’est juste pour s’amuser !

    Je reste quelques secondes silencieuse.

    -      -    C’est d’accord.

    -      -    Ok, alors on s’y met tout de suite, avec mon iPhone, comme ça tu pourras le faire chez toi. On fait une vidéo de présentation ou pas ?

    -      -    Euh je ne sais pas, comme tu veux !

    -      -    Ok, on fera ça après. On refait un mugcake ?

    -      -    Si tu veux, souris-je.

    On va dans la cuisine. On cale l’iPhone avec des livres et mon sac à main.

    -      -    T’es prête ?

    -      -    Je suis hyper stressée en fait…

    -      -    T’inquiète, fais comme s’il n’était pas là ok ?

    -      -    Ok…

    C’est parti. Au fil des minutes, je me détends. On rigole bien au final. Bon je ne parie pas sur la qualité de la vidéo, mais au moins ça aura passé le temps et on a pu manger un deuxième mugcake. Je rentre chez moi vers 18h, après qu’il m’ait expliqué comment me servir de mon téléphone. Il m’a dit qu’il allait monter la vidéo ce soir et la mettre en ligne sur la chaine qu’on a créée. Van Park. On trouvait ça classe de mixer nos deux noms de famille, et puis on n’avait pas trop d’autre idée. Je monte directement dans ma chambre puis je prends mon carnet. J’écris des idées de vidéos. Vers 20h, je reçois mon premier message. « Coucou Cha. Je viens de mettre en ligne la vidéo, regarde, c’est énorme ;) » Je prends mon ordi et vais sur YouTube. De me voir en vidéo, ça me… Je ne sais pas, je me sens bizarre. J’ai l’impression que ce n’est pas moi… Mais Alex lui, il semble tellement à l’aise… Je ferme mon ordi et m’allonge dans mon lit en serrant ma peluche contre moi. Je vais manger avec mes parents. Mon téléphone émet un bip.

    -      -    Qu’est-ce que c’est que ça ? demande ma mère.

    -      -    Alex me l’a offert pour Noël… rougis-je.

    -      -    Qui est cet Alex ? questionne mon père.

    -      -    Un ami à moi. On est dans la même Fac.

    -      -    Il fait quoi ? continue ma mère, le sourire aux lèvres.

    -      -    Il est en troisième année de Physique Chimie.

    -      -    Et on pourra le rencontrer ?

    -      -    Euh… Je… Oui, si vous voulez…

    Mes parents sourient. Ils doivent être contents que j’ai enfin un ami. Je remonte dans ma chambre et vais me coucher directement. Le lendemain, je me lève et me prépare. Mon père m’a demandé une nouvelle cravate. Alors que je m’apprêtais à la commencer, je me suis dit, mais pourquoi tu ne filmes pas ? Je me suis donc emparée de mon nouvel iPhone, je l’ai calé comme j’ai pu et j’ai commencé.

    -      -    Bonjour à tous, c’est Charlie. Aujourd’hui, une vidéo couture. En fait, mon père avait besoin d’une nouvelle cravate et j’allais commencer à la faire et je me suis dit, mais tu es bête, filme-le ! Parce qu’il ne me semble pas en avoir vu sur YouTube… Enfin bref ! Vous aurez besoin : du tissu de votre choix, d'un mètre de couturière, d'une craie ou d'un crayon de papier, et d’une machine, ainsi qu’une aiguille et du fil. Donc, on va commencer par tracer le patron, que j’ai fait il y a déjà un petit moment. Si vous voulez, je vous ferais une vidéo sur comment faire ses patrons, mais vous pouvez prendre une vieille cravate, la découdre, et retracer le patron sur du papier calque ou quelque chose comme ça. Donc, pour une cravate il vaut mieux choisir du tissu un peu épais, ou faire les pièces en double pour avoir l’épaisseur voulue. Personnellement j’ai choisi celui-ci, un bleu roi pour aller avec l’intérieur de sa veste de costume.

    Je filme ensuite de haut, toutes les étapes.

    -      -    Merci à tous d’avoir regardé cette vidéo, j’espère qu’elle vous aura aidé et plu, et je vous dis à la prochaine. Kiss.

     

    Je charge tout sur mon ordi et commence à monter, en rajoutant une voix off. Sans m’en rendre compte, j’ai aimé filmer, j’ai aimé monter, et j’y ai surtout passé tout mon après-midi. Une fois que j’ai fini, j’envoie un message à Alex pour avoir son adresse mail. Je lui envoie ensuite la vidéo. Je reçois immédiatement son appel.


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  • -     -     Dis.

    -     -     Quoi ?

    -     -     Je sens que tu brûles d’envie de me poser une question alors vas-y.

    -     -     Toutes ces cicatrices sur ton corps, d’où ça vient ?

    -     -     Je m’en doutais. La plupart viennent de l’armée.

    Je retire ma manche droite.

    -     -     Une balle en Iraq. Un coup de couteau dans le ventre aussi, en Afghanistan. Et les autres, c’est superficiel.

    -     -     Tu restes magnifique Alex.

    Je souris en secouant la tête. Nous nous séparons vers 22h. Durant le mois qui a suivi, nous avons couru ensemble tous les matins, nous nous sommes retrouvés à la salle de muscu les lundis et mercredis, à la piscine les jeudis, nous déjeunions ensemble presque tous les midis, allions boire un verre quelques soirs, et nous avons beaucoup discuté par messages. Je n’ai pas revu souvent l’Italien. Pourtant ce matin, vendredi pour être exacte, je l’ai revu, à l’entrée du parc, lunettes noires, grande veste, la main dans la poche. Je vois Craig arriver. Il m’embrasse sur la joue.

    -      -    Ça va ?

    -      -    Oui et toi ?

    -      -    Oui. On y va ?

    -      -    Attends, tu veux pas qu’on change ce matin ? Qu’on aille courir le long de l’East River ?

    -      -    Pourquoi pas !

    -      -    Allons-y.

    Nous commençons à courir. Je vois l’Italien prendre son téléphone et appeler quelqu’un. Nous courrons pendant une demi-heure, comme d’habitude. Alors que j’allais le déposer chez lui avant de rentrer, il me retient.

    -      -    Dis, dimanche c’est mon anniversaire. Du coup samedi, je sors avec des amis en boîte. Ça te dirait de venir ?

    -      -    Avec plaisir, souris-je.

    -      -    Ok, je t’envoie tout ça par message.

    -      -    Ok, à plus Craig.

    -      -    A plus Alex.

    J’attends qu’il rentre chez lui et je rentre chez moi. J’appuie sur mon oreillette.

    -      -    Max, l’Italien a failli attaquer tout à l’heure. Du coup je l’ai emmené courir ailleurs. Mais il m’a invité samedi soir pour son anniversaire.

    -      -    Ok, passe à l’agence dès que tu peux.

    -      -    Ok, à plus.

    Je me douche, m’habille et vais à l’agence. Entre temps, j’ai reçu les infos pour la soirée par Craig. On fait le point avec Max, puis je vais voir Jake. Il me prépare une tenue. Je rentre ensuite chez moi. La journée passe, celle du samedi aussi. J’ai rendez-vous devant chez Craig à 20h. Il m’emmènera à la soirée. Je m’habille et je pars. J’arrive devant sa porte et je sonne.

    -      -    Hey Alex, dit-il en m’embrassant sur la joue. Entre, je t’en prie.

    -      -    Merci.

    Après la première porte, il en ouvre une deuxième.

    -      -    Tu as une porte blindée ?

    -      -    Oui, un « cadeau » de mon père.

    -      -    Sympa.

    Il me fait entrer. Ok, son appart est trop classe. Je veux le même.

    -      -    Fais comme chez toi, on a rendez-vous à 22h.

    -      -    D’accord, merci.

    Je m’installe sur le canapé, croisant les jambes pour que mon Beretta qui y est accroché soit invisible.

    -      -    Je te serre quelque chose ?

    -      -    Un verre d’eau s’il te plaît.

    -      -    Je t’amène ça.

    Il me tend mon verre et se prend un Whiskey. Il vient s’installer à côté de moi. On discute, on rigole, comme d’habitude. On est tellement bien tous les deux qu’on ne voit pas l’heure.

    -      -    Merde, Alex, c’est déjà 10h et quart.

    -      -    Ok, on y va.

    On sort et on monte en voiture. On arrive en quelques minutes. Il me prend par la taille et on rentre. Il me présente à ses amis. Pendant qu’ils sont tous en train de boire du champagne, je surveille la salle. Je repère l’Italien au fond, qui fixe Craig. Je ne le quitte pas des yeux. Mais Craig me prend par la main et m’entraine danser. Je le perds de vue. Je flippe vraiment, mais Craig me fait tellement rire, que je me reprends un peu. En observant la salle, je ne repère personne d’autre de suspect. Tant mieux, un, ça suffit. Je vais m’asseoir pendant que Craig s’éclate avec ses potes. Je regarde mon téléphone et vois l’heure. 00h10. Je souris et vais voir Craig. Il est de dos. Je pose ma main sur son épaule et je lui chuchote un « bon anniversaire ». Il se retourne et me sourit.

    -      -    Tu es la seule qui y a pensé.

    -      -    Normal, il n’est que minuit 10 !

    -      -    Non, mes soient disant amis ne sont là que pour profiter de la soirée que je leur paye ! Tu es ma seule vraie amie ici Alex.

    -      -    Contente de l’être alors, souris-je.

    Il me serre contre lui.

    -      -    Je vais aller fumer, je reviens.

    -      -    Tu fumes ?

    -      -    Ça m’arrive.

    -      -    Tu veux que je vienne avec toi ?

    -      -    Non, c’est bon, amuse-toi.

    -      -    Ok, à tout de suite.

    Il s’éloigne. Je ne le perds pas des yeux. Je retrouve subitement l’Italien qui se dirige dans sa direction. Je me fraye un chemin dans la foule et le suis, mon Beretta devant moi.

    -      -    Max, tu me reçois ?

    -      -    Ouais.

    -      -    Envoie des renforts, Italien attaque.

    -      -    Ils arrivent.

    Je le suis à travers les couloirs. Je le vois, son arme tendue devant lui, prêt à tirer à travers la porte vitrée. Je presse mon Beretta contre son dos, retirant le cran de sécurité.

    -      -    Donne-moi gentiment ton arme.

    Il lève les mains. Je saisi son arme et lui tord le bras derrière le dos.

    -      -    Max, je l’ai attrapé. Envoie quelqu’un pour le pécher, discret si possible, je veux pas gâcher la fête.

    -      -    Ils sont derrière.

    -      -    Parfait.

    Je fais avancer l’Italien jusqu’à la sortie de secours. Une voiture noire nous attend. Gareth, un de mes collègues en sort.

    -      -    Jolie prise Sparks.

    -      -    Merci.

    Je monte avec lui à l’arrière, après qu’il lui ai mis les menottes. On va jusqu’à l’agence. On le mène en salle d’interrogatoire. J’allais rentrer quand mon portable sonne. Je vois le numéro de Craig.

    -      -    Commencez, j’arrive.

     

    Je décroche.


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  • -      -    Assez pour faire ça.

    Je me retourne juste à temps pour le voir s’approcher de moi et me coller au mur. Son visage est à quelques centimètres du mien. Son regard pétillant est plongé dans le mien. Mon rythme cardiaque s’accélère. Sa main se pose sur mes côtes et descend lentement le long de la taille jusqu’à ma hanche. Son visage s’approche lentement, très lentement du mien.

    -      -    Lana ! Ouvre c’est nous !

    Je repousse Louis en vitesse et vais ouvrir. Mes parents arrivent, les bras chargés de sacs.

    -      -    Oh Louis, comment vas-tu ?

    -      -    Bien et vous ?

    -      -    Très bien, mais que fais-tu là ?

    -      -    Lucy m’a demandé si vous voulez bien passer l’après-midi avec elle et rester diner ?

    -      -    Avec plaisir ! N’est-ce pas Pierre ?

    -      -    Hein ? Oui, oui bien sûr.

    Mon père a l’air fatigué. Je sais qu’il ne supporte pas bien les longs vols et les décalages horaires. J’essaye de ne pas croiser le regard de Louis, mais quand je ne peux m’en empêcher, je rougis. Lui, il sourit, encore et toujours. Il m’énerve ! Mais comment je peux me laisser avoir aussi facilement ? J’en ai marre. Mes parents rangent leurs sacs et on part chez ma sœur. Elle nous accueille chaleureusement. Elle m’avoue qu’elle s’ennuie ici toute seule toute la journée sans Masaki. On passe l’après-midi à préparer la réception d’après-demain, faire des décorations de tables. Vers 19H, on se retrouve entre filles dans la cuisine à faire des sushis.

    -      -    Lana, pourquoi tu n’apprécies pas Louis ? Il est très sympathique et il a la tête sur les épaules lui au moins !

    -      -    Maman ! s’offusque Lucy.

    -      -    C’est vrai ! reprend-t-elle. Regarde ton Maxime. Il ne faisait rien de sa vie, il se servait de toi ! Je ne sais même pas comment tu as fait pour le supporter tout ce temps ! Il n’était bon à rien, il profitait de toi ! Oh, il t’aimait bien c’est sûr ! Quoi que, même ça j’ai des doutes ! Après tout on ne sait pas …

    Je balance mon couteau dans l’évier et enlève mon tablier, les larmes aux yeux. Je cours jusqu’au salon, attrape mon sac et claque la porte d’entrée. Je dévale les escaliers, laissant mes larmes couler. Pourquoi est-ce qu’elle remue le couteau dans la plaie ? J’entends des pas derrière moi. Mais foutez-moi la paix putain ! Je presse le pas et commence à courir dans la rue. Mais très vite, un bras me tire en arrière. C’est Louis.

    -      -    Lana…

    -      -    Lâche-moi ! criais-je en me détachant de lui.

    Je recommence à marcher vite.

    -      -    C’est qui Maxime ?

    -      -    Mon ex.

    -      -    Tu l’as quitté ?

    -      -    Non, c’est lui.

    -      -    Vous êtes restés combien de temps ensemble ?

    -      -    Depuis mes 15 ans.

    -      -    Wow, 6 ans… C’était ton premier copain ?

    -      -    Oui.

    -      -    Ton seul copain ?

    -      -    Oui.

    -      -    Pourquoi vous avez rompu ?

    -      -    Ça ne te regarde absolument pas ! m’écriais-je en m’arrêtant et en me retournant pour lui faire face. Maintenant fous-moi la paix, je me suis perdue à cause de toi.

    -      -    Je peux te ramener à l’hôtel si tu veux.

    -      -    Sans façon, indique-moi juste le chemin.

    -      -    Je voudrais bien mais je confonds ma droite et ma gauche donc, inconsciemment, je vais te perdre encore plus.

    -      -    Alors ramène moi, mais ne dis plus un mot.

    -      -    Ok.

    -      -    Tu as parlé.

    -      -    Désolé.

    -      -    Arrête !

    On marche en silence, à bonne distance l’un de l’autre. Une fois devant l’hôtel, je rentre et monte les escaliers. Je m’enferme ensuite dans ma chambre. Je mets mes écouteurs et m’allonge en écoutant ma musique. Je reste allongée, les yeux ouverts, fixant le plafond. J’entends mes parents rentrer quelques temps plus tard, j’ai un peu perdu la notion des heures. On frappe légèrement à ma porte. J’enlève un écouteur.

    -      -    Lana ? Tu dors ?

    Je le remets et ferme les yeux. Je n’ai aucune envie de lui adresser la parole ce soir. Je dois finir par m’endormir car lorsque je les rouvre, il fait jour. Je me lève et file directement à la douche. Lorsque je vais déjeuner, je n’accorde pas un regard à ma mère, encore trop fâchée. Le silence règne lorsque nous attendons ma sœur, qui arrive vers 10h. Elle nous conduit jusqu’à un restaurant chic qu’ils ont loué pour le diner de fiançailles de demain soir. Nous repairons les lieux, et on passe à la dégustation. Après deux heures à manger, ma sœur se décide sur le menu et nous allons chez elle. Mais l’ambiance est tendue entre ma mère et moi, donc ma sœur me propose de rester dormir chez elle. J’accepte avec plaisir. Mes parents repartent vers 18h, je reste donc seule avec Lucy.


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  • Je reçois immédiatement son appel.

    -      -    Charlie ! Elle est trop bien ta vidéo ! Limite tu m’as donné envie de coudre, ça a l’air super simple avec toi…

    -      -    Merci beaucoup Alex… Je voulais ton avis avant de la poster.

    -      -    Vas-y ! Elle est super. Sinon, tu as vu celle d’hier ? On a déjà 100 vues !

    -      -    Non ?! C’est vrai ?

    -      -    Oui ! Je pensais vraiment pas !

    -      -    Moi non plus…

    -      -    Bon sinon ça va ?

    -      -    Oui et toi ?

    -      -    Oui !

    -      -    Mes parents veulent te rencontrer…

    -      -    Ah bon ? rigole-t-il.

    -      -    Oui… Ils veulent rencontrer le premier ami de leur fille, ils sont aux anges…

    -      -    Je les comprends. Oui bah si tu veux, tu me diras quand ?

    -      -    Ok… Mais je ne veux pas que tu te forces…

    -      -    Mais non arrête ! ça me ferait plaisir au contraire !

    -      -    Merci beaucoup… Bon, je vais te laisser.

    -      -    Ok, bisous Charlie, à plus.

    -      -    A plus…

    Je raccroche. Je poste la vidéo et je vais me coucher. Le lendemain, je vais sur YouTube. Quoi ?! 500 vues à la vidéo de la cravate et 351 pour le mugcake. Ce n’est pas possible… J’appelle Alex, surexcitée.

    -      -    Alex ! Tu as vu ? Tu as vu le nombre de vues ?!

    -      -    Bonjour Charlie, oui merci ça va et toi ? Moi aussi j’ai bien dormi jusqu’à ce que tu me réveilles, merci !

    -      -    Oh désolée… Excuse-moi…

    -      -    C’est pas grave, je rigolais Van Caeneghem ! Donc, non je n’ai pas vu !

    -      -    500, non pardon, 502 vues sur ma vidéo, et presque 400 sur la notre…

    -      -    Sérieux ? Putain ! C’est parce qu’on est trop des BG !

    -      -    Tu es bête !

    Les vacances se terminent. Nous faisons des vidéos tous les 2 jours à peu près. Nos vues sont à environ 1000 sur chaque vidéo. Le lundi, je vais en cours. Il fait tellement froid que je dois m’emmitoufler dans ma veste. Je mets ma musique et brave le froid. Lorsque j’arrive à quelques mètres de la fac, je n’ai même pas le temps de réfléchir que je me retrouve les fesses par terre.

    -      -    Aïe ! criais-je.

    -      -    Charlie ?! ça va ?

    Je tourne la tête et vois Alex arriver en courant. Il se penche et m’encercle de ses bras pour me relever.

    -      -    Rien de casser ?

    -      -    Non ça va… Il n’y a que moi pour glisser sur la seule plaque de verglas de la ville !

    Il me regarde et explose de rire. Je le frappe dans le bras en me mettant à rire à mon tour. Je le regarde ensuite. Il a mis l’écharpe et le bonnet que je lui ai fait. Je sens une douce chaleur envahir ma poitrine et un énorme sourire se placer sur mon visage.

    -      -    Au fait, j’ai pensé à quelque chose, me dit-il. Il nous faut une photo pour la chaine, on en fait une ?

    -      -    Là, tout de suite ? Juste après que je ne me sois cassée la figure ?

    -      -    Et alors ? Ce n’est pas marqué sur ta tête ! Aller, viens-là, m’ordonne-t-il en passant son bras autour de mon coude.

    Il prend son iPhone et prend une photo, puis une autre, et encore une autre. On fait des grimaces sur les dernières.

    -      -    Voilà, parfait mademoiselle ! Bon, on va en cours ? On se retrouve à 13h dans la salle ? C’est moi qui paye les boissons ! A tout à l’heure, ajoute-t-il en déposant un baiser sur ma joue.

     

    Il part en me laissant au milieu de la rue. Je secoue la tête et entre dans la cour, en faisant bien attention à ne pas glisser. Je vais ensuite en cours. A midi, je prends un sandwich que j’emmène dans la salle. Je mange distraitement en commençant ma dissertation d’anglais. D’un coup, je sursaute en criant.


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