• Je fronce les sourcils et la rejoins. Elle me fait un sourire et s’écarte de la porte. En bas des marches, je vois Alex, en jogging, les mains dans les poches.

     

     

    -       -   Hey Cha, me dit-il, la voix un peu étranglée.

     

    Je plonge mon regard dans le sien. Ses yeux sont brillants. Je ne réfléchis pas et le serre contre moi.

     

    -       -   Qu’est-ce qu’il y a ?

     

    -       -   Ma sœur.

     

    Sa voix se brise.

     

    -       -   Elle est partie à l’hôpital, elle a perdu du sang.

     

    -       -   Calme-toi, viens.

     

    Je me détache de lui et le prend par la main.

     

    -       -   Non, Charlie, tu as ta famille, tu ne les vois jamais et… Je suis désolé, je ne sais même pas pourquoi je suis venu mais dès qu’elle m’a appelé j’ai… Je suis venu sans réfléchir.

     

    -       -   Alors suis-moi, sans réfléchir.

     

    Je referme la porte et l’entraine dans le couloir. J’enlève mon tablier et le pose sur la table, puis je l’emmène dans ma chambre. Je le laisse quelques secondes pour ranger un peu ce qui traine. Je sens ses deux bras s’enrouler autour de mes épaules. Je m’allonge donc sur mon lit et lui ouvre mes bras. Il se blotti contre moi, posant sa tête sur mon ventre. Je passe ma main dans ses cheveux.

     

    -       -   Il ne faut pas que tu t’inquiètes Alex.

     

    -       -   Mais Cha, si jamais il lui arrivait quelque chose… Ce sont mes sœurs qui m’ont pratiquement élevé…

     

    -       -   Je sais, mais les enfants nés prématurés sont très bien pris en charge, surtout que si elle accouche maintenant, il n’aura qu’un mois et demi d’avance, tu n’as pas à t’inquiéter d’accord ?

     

    -       -   Merci d’être là pour moi Cha.

     

    -       -   Alex, tu sais très bien que tu peux compter sur moi, n’importe quand.

     

    -       -   Merci.

     

    Je caresse ses cheveux, comme ma mère l’a fait avec moi pas plus tard qu’hier soir. Il se relève soudain et s’approche de ma chaise de bureau.

     

    -       -   C’est toi qui l’a faite Charlie ? me demande-t-il en prenant ma robe dans ses mains.

     

    -       -   Oui, rougis-je. Mais je ne suis pas contente, je ne la trouve pas… Pas assez… Enfin voilà.

     

    -       -   Tu veux bien l’essayer pour que je la vois s’il te plait ?

     

    -       -   Euh… Oui, si tu veux.

     

    Je la prends et vais dans la salle de bain. Je l’enfile. Mais alors que j’allais sortir, j’entends qu’on frappe à la porte de ma chambre.

     

    -       -   Alex ? Où est Charlie ?

     

    -       -   Dans la salle de bain, je veux voir ce que sa robe donne sur elle. Elle m’a dit qu’elle ne l’aimait pas, mais je suis sûre qu’elle est magnifique.

     

    -       -   Et elle l’est.

     

    Elle se met à chuchoter, si bien que je dois me coller à la porte pour écouter.

     

    -       -   Dis-moi Alex, est-ce que tu trouves que quelque chose ne va pas chez Charlie ces temps-ci ?

     

    -       -   Euh… Je ne sais pas trop. Pourquoi ?

     

    -       -   Elle s’est remise à cuisiner des quantités énormes. Et puis hier, je l’ai retrouvée en pleures devant son miroir. Elle m’a dit des choses… Absolument horribles.

     

    -       -   Je ne savais pas… Depuis combien de temps ça dure ?

     

    -       -   Je ne sais pas trop, 2 semaines environ. Pourquoi ?

     

    Il reste silencieux.

     

    -       -   Tu sais ce qu’il se passe ?

     

    -       -   Je …

     

    -       -   Tout va bien maman, dis-je en entrant. Arrête de t’inquiéter pour rien d’accord ?

     

    Elle rougit.

     

    -       -   Tu n’es pas très discrète tu sais ? souris-je.

     

    -       -   Charlie… Je m’inquièterai toujours pour toi.

     

    -       -   Je sais maman, mais je vais bien.

     

    -       -   D’accord. Bon, je vais rejoindre tes tantes. Alex, tu restes manger ?

     

    -       -   Euh je… Je ne sais pas. Je ne veux pas vous déranger, vous ne vous voyez pas souvent avec vos sœurs alors.

     

    -       -   Ne t’inquiète pas, sourit-elle. Et puis, elles ont hâte de te rencontrer.

     

    -       -   C’est gentil. Je veux bien alors, merci beaucoup.

     

    -       -   Ce n’est rien, dit-elle avant de s’éclipser.

     

    Elle ferme la porte. Je sens le regard d’Alex sur moi.

     

    -       -   Elle est magnifique Charlie. Tu es magnifique.

     

    -       -   Merci, rougis-je en baissant les yeux.

     

    -       -   Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?

     

    -       -   De quoi ?

     

    -       -   Ne joue pas à ça, reprend-il plus durement.

     

    -       -   Te parler de quoi Alex ? Tout va bien. Je veux juste faire plus de vidéos. Alors je cuisine plus. Et puis cette robe elle... Je trouve qu’elle ne me va pas.

     

    -       -   Tu es sûre qu’il n’y a rien d’autre ? demande-t-il les sourcils froncés.

     

    -       -   Oui.

     

    Ma gorge se noue.

     

    -       -   Alors viens-là, sourit-il en ouvrant ses bras.

     

    Je me blottis contre lui et retiens mes larmes.

     

    -       -   Ça va mieux ? demandais-je.

     

    -       -   Oui, merci d’être là. Et puis, je sens que je vais bien aimer ce diner, je ne vais pas manger seul pour une fois.

     

    -       -   D’accord.

     

    -       -   On devrait peut-être les aider à préparer le repas non ?

     

    -       -   Je pense que ça leur ferait plaisir, souris-je en me détachant de lui.

     

    -       -   Merci Charlie, et pardon, souffle-t-il en embrassant ma joue.

     

    J’enfile une veste et nous descendons. Quand on entre dans la cuisine, les conversations s’arrêtent immédiatement. Je vois mes tantes sourire jusqu’aux deux oreilles.

     

    -       -   Alex je ne te présente mes tantes, Mona, Eleanor et Lucy. Tantinettes, voici Alex, mon meilleur ami.

     

    -       -   Enchanté, sourit-il en leur faisant la bise.

     

    -       -   C’est un plaisir ! sourit Eleanor.

     

    -       -   Si tu savais comme ça peut nous faire plaisir de te rencontrer ! s’exclame Lucy.

     

    -       -   Moi aussi je suis content, sourit-il un peu gêné.

     

    Nous commençons à cuisiner en riant. Voir Alex sourire me rend heureuse. Peut-être que ça va lui permettre d’oublier que l’état de sa sœur l’inquiète pendant quelques minutes. 

     

    -       -   Mais c’est que tu cuisines bien !

     

    -       -   C’est Charlie qui m’a appris, même si je ne suis pas encore à son niveau ! rigole-t-il.

     

    -       -   C’est vrai que notre petite Charlie est une perle rare de ce côté. Elle sait cuisiner, tricoter, coudre, regardez-moi cette robe merveilleuse !

     

    -       -   Merci Mona, mais je pense qu’il y a bien d’autres choses que je ne sais pas faire. Des choses que tout le monde sait faire sauf moi.

     

    Ma mère baisse les yeux. Voilà, je l’ai encore déçue. Mais c’est vrai ! Je ne suis pas comme tout le monde !

     

    -       -   Mais c’est pour ça qu’on t’apprécie Cha, dit Alex.

     

    Je lui souris simplement et enfourne une première plaque de gâteaux. A ce moment le portable d’Alex sonne. Il s’essuie les mains en vitesse et le sort de sa poche. Son sourire disparait.

     

    -       -   Je suis désolé je dois…

     

    -       -   Vas-y, lui dis-je.

     

    Il sort de la pièce.

     

    -       -   Sa sœur est à l’hôpital, dis-je pour répondre aux questions informulées de tout le monde.

     

    -       -   Mon dieu, pourquoi ? demande ma mère.

     

    -       -   Elle est enceinte de 7 mois et demi, et elle a perdu du sang. Elle est partie en urgence.

     

    -       -   Il ne faut pas qu’il s’inquiète ! Moi aussi j’ai perdu du sang pendant ma grossesse et regarde où tu en es, dit ma mère avec un sourire.

     

    -       -   Oui, tu es restée couchée pendant 6 mois, tu as failli mourir en me mettant au monde, tu n’as pas pu avoir d’autres enfants  mais c’est vrai qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter ! dis-je un peu plus fort que ce que je n’aurais voulu.

     

    -       -   Charlie ! s’exclame Eleanor.

     

    -       -   Pardon maman, m’excusais-je après quelques instants.

     

    -       -   Je ne regrette absolument pas d’avoir vécu tout ça. Tu es là aujourd’hui et pour rien au monde je ne changerais ce qui est arrivé, ajoute-t-elle en venant me prendre dans ses bras.

     

    -       -   Mais par ma faute tu n’as jamais eu d’autre enfant, alors que tu en rêvais.

     

    -       -   Mais ma chérie ce n’est absolument pas de ta faute enfin ! Alors c’est ça que tu penses ? Que tout est de ta faute ?! Mais ma chérie ce n’est de la faute de personne, et surtout pas de la tienne. Sors-toi tout de suite cette idée de la tête.

     

    -       -   Charlie, tu es la plus merveilleuse des nièces, ce qui n'est pas très objectif sachant que je n'en ai qu'une, mais ce qui est arrivé à Lisabeth n’est pas à cause de toi. Et puis tu es là, tu es une jeune fille en pleine santé, absolument magnifique de surcoût, et c’est bien ça le plus important, m’explique Lucy.

     

    -       -   Je suis désolée maman, dis-je en la prenant dans mes bras.

     

    C’est à ce moment qu’Alex revient dans la cuisine. Je l’interroge du regard. Le sourire qu’il a sur le visage me rassure.

     

    -       -   Elle a accouché. Mais elle va bien, et mon petit neveu aussi. Tout le monde va bien.

     

    -       -   Je suis tellement contente pour toi Alex.

     

    Il me prend dans ses bras et me soulève pour me faire tourner. Je ris aux éclats. Il me serre ensuite contre lui et me murmure un merci.

     

    -       -   Après ces bonnes nouvelles, je propose qu’on passe à table ! s’exclame Mona.

     

    Nous mettons donc le couvert puis nous mangeons. Je suis bien, je suis heureuse. Ce repas est tellement joyeux. Et puis la plupart des personnes que j’aime sont ici ce soir. Nous terminons vers 22h. Alex m’aide à débarrasser.

     

    -       -   Dis Cha, ça te dit de venir avec moi voir ma sœur et mon neveu demain ?

     

    -       -   Euh je… Je ne sais pas. Je pense que ta sœur sera fatiguée, je ne sais pas si elle sera vraiment contente qu’une inconnue vienne la voir…

     

    -       -   Ne t’inquiète pas, ça lui fera plaisir. A moi aussi d’ailleurs.

     

    -       -   D’accord, alors je veux bien. Merci beaucoup Alex.

     

    -       -   C’est rien, sourit-il.

     

    On termine de nettoyer la table.

     

    -       -   Je vais rentrer je pense, dit Alex. Merci beaucoup pour cette soirée, mesdames, le repas était délicieux.

     

    -       -   Il me plait bien moi ! rit Lucy.

     

    -       -   Je vais te ramener Alex, dit mon père.

     

    J’en reste bouche bée. Alex me lance un regard.

     

    -       -   Merci beaucoup monsieur.

     

    -       -   William, appelle-moi William.

     

    -       -   Merci beaucoup William.

     

    Alex prends sa veste et dit au revoir à mes tantes ainsi qu’à ma mère.

     

    -       -   A demain Charlie, je passerai vers 14h. On ira en métro.

     

    -       -   D’accord, à demain Alex.

     

    Il me serre contre lui.

     

    -       -   Merci pour tout Cha, me chuchote-t-il.

     

    -       -   Arrête, c’est normal, repris-je sur le même ton.

    Il m’embrasse sur la joue et prend sa veste avant de partir avec mon père.


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  • Bonjour ! 

    Je vous informe que je suis en vacances pendant une semaine sans beaucoup de wifi, donc je ne pourrai surement rien poster.

    Bonnes vacances à vous !

    Mary Xoxo


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  • Aujourd’hui j’ai eu ma première paye. Une paye à quatre chiffres. Plus élevée que ce que j’avais calculé. Bien plus élevée que ce que j’avais espéré. Sur le coup, j’étais euphorique, j’ai sauté partout. Voir son compte en banque passer de 2 à 4 chiffres, forcément ça fait plaisir. Et puis je me suis dit, est-ce que je le mérite vraiment ? Alors oui, pendant un mois, c’était réveil à 3h50, bosser 8heures par jour pendant 5 voire même 6 jours, la fatigue, le boulot chiant, un peu dégradant, les remarques franchement sexistes des gars de l’usine. Mais est-ce que ça méritait vraiment cette somme ? Je n’ai fait ça que pendant un mois, mais ces gens, qui font un boulot bien plus pénible que ce que j’ai fait, toute l’année, qui soudent par -10 ou 40 degrés, qui se lèvent chaque matin de leur vie depuis 10, 20, 30 ans à 3h, qui ont 40min de trajet chaque jour, et qui sont payés moins que ce que je ne l’ai été, est-ce qu’il ne mériteraient pas plus ma paye que moi ? L’argent ne fait décidément pas le bonheur. Certes, je vais me faire plaisir avec mon argent, payer un voyage, un resto à mes parents, peut-être une machine à écrire, épargner pour plus tard, mais je ne me sens pas bien ce soir. Et puis je me dis, quand j’aurais fait mes 5 ans minimum d’études, ma première, voire ma deuxième ou ma troisième année dans le monde du travail, je ne toucherai même pas ça, alors que je le mériterai peut-être un peu plus que maintenant. Le monde du travail est décidément pire que ce que je pensais.

    Je sais, certains d'entre vous vont me dire : tu te plains alors que tu as eu de l'argent, etc, mais j'étais vraiment mal quand j'ai écrit ça il y a 3 jours, et je le suis toujours, j'ai un peu un goût amer à chaque fois que je dois utiliser cet argent.

    Mary.

     


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  • Il m’embrasse sur la joue et prend sa veste avant de partir avec mon père. Dès qu’ils passent la porte, je vois les regards et les sourires en coin que se lancent mes tantes. Je lève les yeux au ciel et monte dans ma chambre. Je termine le pull d’Alex et, comme il me reste de la laine, je décide de faire un petit pull et des chaussons pour son neveu. En 2h c’est bouclé. J’allais éteindre mon téléphone quand j’ai vu que j’avais un message d’Alex. Je lis et souris « Je suis bien rentré, ton père est génial. Encore merci pour tout Charlie. Xx ». Je l’éteins et ferme les yeux.

     

    PDV Alex.

     

    Le père de Charlie me demande mon adresse pour la rentrer dans son GPS, puis il démarre.

    -       -   Vous n’étiez pas obligé de me ramener, c’est très gentil à vous.

    -       -   Ne t’inquiète pas, ça me permet de fuir la maison… Je peux te dire que cinq femmes avec quasiment le même code génétique concentrées dans un si petit espace, c’est dur à vivre au quotidien !

    Nous rions. Puis il reste silencieux quelques instant. Ce n’est pas un silence agréable, c’est un silence pesant, comme s’il voulait me dire quelque chose. Ce qu’il finit par faire.

    -       -   Je ne suis pas idiot Alex. Je sais quand ma fille va bien ou quand elle va mal. Pendant des années, elle a été seule, triste, renfermée sur elle-même. Mais dès que tu es arrivé dans sa vie, elle s’est complètement métamorphosée. Elle est devenue souriante, elle nous parle, elle s’ouvre aux autres, je ne l’avais jamais vu aussi heureuse. Et je ne pourrais jamais assez te remercier pour ça. Mais depuis quelques temps, elle est redevenue comme avant. Triste. Elle refait la cuisine en quantités astronomiques. Sa prof de danse nous a dit qu’elle ne l’avait pas vue depuis un moment. Alors je ne sais pas ce qu’il se passe, parce que d’après ce qu’on a vu aujourd’hui, tout va bien entre vous. Alors j’aimerais savoir si tu sais ce qu’elle a.

    -       -   Votre femme m’en a parlé tout à l’heure. A vrai dire, je ne l’avais pas vraiment remarqué mais c’est vrai qu’en y regardant de plus près, elle a changé un peu de comportement.

    -       -   Et tu saurais me dire pourquoi ? demande-t-il en me regardant.

    Et là je suis choqué par son regard. Il ne pleure pas, mais n’en est pas loin. Je me rends soudain compte à quel point Charlie se trompe sur ses parents. Elle s’est enfermée toute seule dans cette bulle de solitude par culpabilité, de n’avoir jamais eu de frère et sœur, mais ses parents l’aiment, plus que tout au monde. Et je dois avouer que je ressens un peu de jalousie aux vues de la relation que j’ai avec mes propres parents.

    -       -   Je ne suis pas sûr mais… On va dire que je fréquente une fille depuis un peu moins d’un mois. On n’est pas ensemble, mais elle flirte avec moi. Ce n’est pas réciproque mais c’est vrai que ça m’amuse plus qu’autre chose. Et à cause de ça, je passe un peu moins de temps avec Charlie. Vous pensez qu’elle pourrait être jalouse ?

    -       -   Non, non. Ou alors elle ne s’en rend pas compte. Tu sais, Charlie ne connait rien en relation. Elle ne sait absolument pas comment gérer ses sentiments, ni les reconnaitre. Mais je peux te dire que vu comme elle te regarde… Je ne peux rien affirmer mais … Enfin, tout ça pour dire que je pense qu’elle se sent délaissée. Car elle n’a que toi, alors que toi tu as d’autres amis, ce qui est tout à fait normal. Mais tout ça est si nouveau pour elle. Je ne peux pas te demander de tout arrêter avec cette fille, je n’ai pas le droit et puis tu dois aller au bout de cette histoire, qui sait, ça peut déboucher sur une histoire d’amour, mais je te demande d’en parler avec Charlie s’il te plaît… je ne supporterai pas que ma fille souffre à cause d’un garçon, même si tu ne le fais pas du tout intentionnellement.

    -       -   Bien sûr, oui…

    Je reste perplexe. Je passe le reste du trajet à regarder le paysage défiler pendant que je réfléchis. Il s’arrête devant chez moi quelques minutes plus tard.

    -       -   Merci beaucoup pour cette soirée, et de m’avoir ramené aussi.

    -       -   C’est normal, merci à toi pour Charlie.

    Je souris et ferme la portière. Il attend que je sois entré dans l’immeuble pour repartir. Je rentre chez moi et balance ma veste sur la table. Je me déshabille en laissant mes vêtements en vrac dans l’appart et je vais dans la salle de bain. J’attrape mon téléphone et envoie un message à Charlie. « Je suis bien rentré, ton père est génial. Encore merci pour tout Charlie. Xx ». Je pose les mains sur le rebord de mon lavabo. Je lève les yeux et croise mon reflet. A quoi est-ce que tu joues bordel ?! J’ouvre le robinet et je me jette de l’eau sur le visage. Elle est glacée. J’enfile un caleçon et me mets au lit. Mais j’ai beau tourner et retourner dans les draps, le sommeil ne vient pas. Je me redresse et attrape mon téléphone.

    -       -   Allo ?

    -       -   Salut c’est moi, il faut qu’on parle.

     

          PDV Charlie

     

    Je me réveille le lendemain vers 8h. Je termine de monter ma vidéo et la programme pour 18h. Je vais ensuite déjeuner avec mes tantes et me préparer. Il fait encore frais en ce début de mois de février, aussi j’enfile un pull, une jupe et des collants de laine. Je travaille un peu mes cours puis mes parents m’appellent pour manger. Je retourne dans ma chambre pour emballer le cadeau pour le neveu d’Alex. Mais je me rends compte qu’il ne m’a même pas donné son prénom. J’allais lui envoyer un message quand on sonne à la porte. Je descends et le retrouve entouré de mes chères tantes. Je souris en secouant la tête et vais lui dire bonjour.

    -       -   Tu es prête ?

    -       -   Oui, laisse-moi juste enfiler un manteau et des chaussures.

    Je m’habille chaudement et nous partons. Sur le chemin du métro, il ne dit pas grand-chose, il semble un peu dans la lune.

    -       -   Alex ?

    -       -   Oui ?

    -       -   Tu ne m’as pas dit le prénom de ton neveu, souris-je.

    -       -   Ah oui, bah en fait… Je ne le sais pas, tout simplement, rigole-t-il. Ils ne l’avaient pas encore choisi apparemment.

    -       -   D’accord.

    Nous entrons dans le souterrain et par chance, le métro était déjà là. On s’installe et je me serre contre lui.

    -       -   Tu n’aimes vraiment pas ça hein ?

    Je secoue la tête négativement. Il enroule alors son bras autour de mes épaules.  Le trajet ne dure pas vraiment longtemps, mais il me paraît très long, Alex ne parle pas beaucoup aujourd’hui. Je pense qu’il a hâte de voir sa sœur pour s’assurer que tout va bien en personne. Nous arrivons à l’hôpital et nous nous rendons dans la chambre 201. Alex frappe et entre. Je le suis, un peu intimidée. Une jeune-femme est allongée, rigolant avec un homme assis sur un fauteuil.

    -       -   Alex ! Je suis tellement contente de te voir !

    Alex va rejoindre sa sœur qui lui ouvre les bras. Il serre ensuite la main de son beau-frère et me rejoint.

    -       -   Clara, Matthew, je vous présente Charlie. Cha, ma sœur et son mari.

    -       -   Enchantée, dis-je d’une petite voix.

    -       -   La fameuse, sourit Clara. Je suis ravie de te rencontrer.

    Je leur dis bonjour et Matthew me donne son fauteuil malgré mes protestations. Alex s’assoit sur le lit.

    -       -   Tout va bien ? demande-t-il à Clara.

    -       -   Tout va très bien Alex, assure-t-elle en lui prenant la main. Ne t’inquiète pas.

    -       -   Où est mon neveu ? D’ailleurs, vous avez choisi un nom ?

    -       -   Il est en couveuse, mais vous pourrez aller le voir sans problème. Oui, on l’a appelé William.

    Je souris. Alex me lance un regard.

    -       -   Pourquoi vous souriez ? demande Matthew.

    -       -   Le père de Charlie s’appelle William. Mais il va bien ? Je veux dire, pas de malformation ni rien ?

    -       -   Alex ! Arrête ! Il va très bien. Tu sais, maintenant, les enfants prématurés sont très bien pris en charge, et puis il n’est pas né avec beaucoup d’avance, on n’a pas à s’en faire.

    Alex me regarde et rigole.

    -       -   C’est mot pour mot ce que tu m’as dit hier.

    -       -   Parce que c’est vrai ! Même ma mère il y a 18 ans n’a eu aucune complication et je suis ici, alors de nos jours ils ont dû faire encore plus de progrès.

    -       -   Tout à fait, sourit Clara. Tu ne devrais pas t’inquiéter autant pour les autres. On devrait pouvoir ramener William à la maison d’ici deux semaines. Le seul problème, c’est que j’ai peur que ses vêtements soient trop grands.

    -       -   Oh, en parlant de vêtements. Je suis désolée ce n’est pas grand-chose mais… Tenez.

    Je tends le sac à Clara. Elle fronce les sourcils et déballe le paquet.

    -       -   Oh mon Dieu ! Matt regarde ! C’est trop mignon ! Merci beaucoup Charlie !

    Elle me serre contre elle, ce qui me surprend énormément.

    -       -   Ce n’est pas grand-chose.

    -       -   C’est vraiment trop chou.

    -       -   Elle m’a fait cette écharpe, sourit Alex en tirant dessus. Elle fait des robes absolument magnifiques.

    -       -   C’est vrai ?

    -       -   Il exagère, c’est juste un passe-temps.

    -       -   Mais oui, sourit-il en ébouriffant légèrement mes cheveux.

    Je lui lance un regard pour lui faire comprendre de parler d’autre chose.

    -       -   Alors Matt, tu as fini la chambre ?

    -       -   Pas tout à fait.

    -       -   Tu auras besoin d’aide ?

    -       -   Non t’inquiète, je vais gérer, il ne reste que quelques meubles à monter, et puis j’ai un bac +5 en montage de meubles Ikea grâce à ton déménagement, rigole-t-il.

    -       -   C’est vrai, le suit Alex.

    On continue à discuter quelques minutes enfin, ils parlent plutôt entre eux de gens que je ne connais pas, puis Alex me propose d’aller voir William.

    -       -   On revient, dit-il.

    Nous nous rendons à la pouponnière. Nous croisons une infirmière qui nous indique où se trouve le neveu d’Alex. Arrivés au bord de son lit, je le trouve magnifique, et surtout minuscule.

    -       -   Hey bonhomme, chuchote Alex.

    Il passe sa main par le petit trou et prends sa petite main dans la sienne.

    -       -   Tu peux le toucher si tu veux, me sourit Alex.

    Timidement, je passe ma main caresse la sienne. Il commence alors à remuer et saisit mon doigt. Je lâche un petit cri. Alex rit.

    -       -   Il t’aime bien on dirait.

    -       -   Merci Alex.

    -       -   De quoi ? me demande-t-il en haussant les sourcils.

    -       -   Tout.

    Il me fixe quelques instants, puis me sourit. Nous restons un long moment avec William, caressant ses petites mains, lui parlant. Puis une infirmière est venue nous dire qu’ils allaient lui faire ses soins, alors nous sommes retournés voir sa sœur.

    -       -   Il est vraiment adorable Cla, et il aime déjà Charlie, dit-il en me souriant.

    Je souris en rosissant. Nous restons encore un peu avec sa sœur mais elle commence à être fatiguée, alors on décide de partir.

    -       -   Merci beaucoup d’être venue Charlie, et pour les vêtements, c’est vraiment très gentil de ta part. Et puis je suis contente de t’avoir enfin rencontrée, Alex parle souvent de toi, sourit-elle.

    -       -   Merci, mais ce n’est rien, rougis-je. J’entends aussi beaucoup parler de vous.

    Elle sourit puis lance un regard à son frère, ce genre de regards qui ne sont compréhensibles qu’entre frères et sœurs, et qui veulent dire tellement de choses. Nous partons et nous reprenons le chemin du métro. Il est nettement plus souriant qu’à l’allé et parle plus.

    -       -   Dis Cha, ça te dirait d’aller faire du shopping avec moi la fin de la semaine prochaine ? Je dois me trouver des vêtements classes pour ma soutenance de rapport de stage et je pars dans trois semaines vu que je veux y aller une semaine avant histoire de m’acclimater et l’oral est après mon stage mais je ne suis pas sûr d’avoir le temps d’y aller en rentrant et je voudrais ton avis parce que tu sais… J’ai besoin d’un avis féminin et, je comprendrais si tu ne veux pas, tu as tes tantes et…

    -       -   Respires, le coupais-je en riant. Ça me ferait très plaisir, souris-je.

    -       -   Merci Cha.

     

    Il enroule son bras autour de mes épaules et me serre contre lui alors que nous entrons dans la rame. Pendant le trajet, il me raconte un peu plus son enfance.


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  • Bonjour à toutes et à tous !

    Me revoila avec un dessin qui m'a pris ... Plus de 8h. Mais bon, je ne sais pas ce que vous en pensez mais je trouve que ça en valait la peine. Ce sera sûrement l'un des derniers dessins avant un moment parce que je rentre en prépa et je n'aurais plus trop de temps mais je vous ferais un article là-dessus pour tout vous expliquer.

    Donc, voici Harley Quinn, de Suicide Squad, qui est, comme beaucoup je pense, mon personnage préféré. Elle est tellement dégentée, mais c'est ça qui me plaît, mais c'est surtout son amour inconditionnel pour le Joker et son caractère qui font que je l'aime. Bref, assez de blablatage. Pour vous expliquer le titre, c'est juste que... Il y a plein de couleurs, et ce n'est tellement pas mon style habituel ! Je ne sais pas encore si ça me plaît, mais Harley est un personnage tellement haut en couleur que ça lui va bien, mais je ne sais pas si je vais garder ce style pour les prochains.

    Je ne vous ai pas fait de pas à pas, même si j'en des photos depuis le début, tout simplement parce que je suis revenue sur à peu près toutes les parties depuis le début, donc j'ai refait 3 fois le nez, j'ai changé de coiffure parce qu'au début je l'avais faite avec ses couettes, même si je la préfère les cheveux lachés, mais j'ai fait un sondage auprès de ma famille et de mes amis, et ils ont préféré les cheveux lachés, donc voilà. Pour le fond, j'ai suivi les conseils de mon copain. 

    En fait, j'ai été très indécise tout le long de ce dessin, mais je pense que c'est parce que je n'ai pas fait comme les autres. Je ne suis pas partie d'une seule photo mais de trois, donc c'est plus compliqué mais j'aime le résultat donc c'est l'essentiel. 

    Après ce pavé, je vais peut-être vous laisser avec le dessin non ? :p

    C'est pas moi.

     

    (Désolée pour les taches de couleur en bas, c'était des essais couleur pour les cheveux et le maquillage :p)

    Je me suis achetée des estompes que j'ai testées pour la première fois sur ce dessin. Je dois avouer que j'aime bien, parce que c'est plus précis pour le visage, mais pour les plus grandes partie, je trouve que le doigt reste quand même la meilleure solution. 

    N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaires, ça me ferai très plaisir.

    En espérant que vous allez bien en ces fins de vacances,

    Mary, Xx.


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