•   Je monte les escaliers et entre dans la chambre. Il n’y a personne… Bizarre. Bref, je vais ranger mes achats dans ma valise et je décide de faire un masque pour mes cheveux que je trouve secs. Je vais ensuite sous la douche. Je me sèche et mets mes sous-vêtements. Quand je sors de la salle de bain, j’entends mes parents au salon. Je vais les voir mais tombe nez à nez avec Louis.

    -      -    Oh, bonsoir Lana. J’ai rencontré tes parents sur le chemin, et nous allons tous diner chez ta sœur. Tu ferais mieux de t’habiller, ajoute-t-il avec un clin d’œil.

    Si je ne m’étais pas retenue, il s’en serait pris une. Je m’en fous qu’il m’ai vu en sous-vêtements, pour moi c’est comme être en maillot de bain, mais même putain ! J’enfile donc une robe et me maquille légèrement avant de rejoindre mes parents, et Louis. Nous partons et il nous conduit jusque chez Masaki et Lucy. Ils nous accueillent chaleureusement et nous invitent au salon. Mais Louis me retient un instant dans l’entrée.

    -      -    Je te préfère sans cette robe, Lana.

    Je me dégage de lui et rejoins ma sœur. Demain elle doit faire le dernier essayage pour sa robe de fiançailles, elle veut que je l’accompagne. Elle nous fait visiter leur maison. Il fait vraiment chaud je trouve. Vraiment beaucoup. Nous sommes dans les escaliers, mais je me sens mal, j’ai la tête qui tourne.

    -      -    Maman ? Maman !

    Je la vois se retourner puis plus rien. 

    Ah, ma tête ! J’ouvre les yeux et vois 5 têtes penchées au-dessus de moi.

    -      -    Lana ? dit doucement ma mère. Ça va ?

    -      -    Qu’est-ce que … ?

    -      -    Tu t’es évanouie. Tu as mangé aujourd’hui ? me demande ma sœur.

    -      -    Oui, enfin… Non, je ne sais plus.

    -      -    Tiens, bois un peu, me sourit Masaki en me tendant un verre d’eau.

    -      -    Merci.

    Je me redresse et bois.

    -      -    Heureusement que Louis était derrière toi, dit ma mère. Il t’a rattrapé juste avant que tu ne tombes. Tu aurais pu te rompre le cou.

    Je regarde l’intéressé qui sourit comme d’habitude. Mon dieu qu’il m’exaspère.

    -      -    Merci, dis-je simplement.

    -      -    De rien Lana.

    La manière dont il prononce mon prénom m’exaspère aussi. Mais en même temps, ça me trouble… Après quelques minutes, je me sens de nouveau d’attaque et nous passons à table. C’est vrai que je n’avais pas mangé de la journée… Mais avec le décalage horaire, mon horloge interne fait n’importe quoi. Je mange avec appétit. Nous repartons vers 23h, Louis nous reconduit. Le trajet se fait en silence pour ma part, mais ma mère ne tari pas d’éloge sur lui. Elle m’énerve ! C’est un goujat. Une fois devant l’hôtel, je sors immédiatement de la voiture et monte me coucher. Après une bonne nuit de sommeil réparateur, je me lève à 9h le lendemain. Je déjeune, prends une douche et me prépare. Ma sœur vient nous chercher ma mère et moi à 10h30 pour les essayages. Sa robe de fiançailles est tout simplement magnifique… Mais elle doit faire faire des retouches parce qu’elle a maigri. Le stress du mariage sans doute. Nous passons la matinée à nous balader dans les rues de Tokyo, Lucy nous montrant ses endroits préférées. Le diner de fiançailles a lieu dans 3 jours, le mariage dans 10. Même si ma sœur paraît détendue, je sens qu’elle commence à stresser. Après une journée bien remplie, nous rentrons à l’hôtel. Je me connecte sur internet le soir et vois plein de messages de mes amis. Je leur réponds, mais le cœur n’y est pas. Ils me manquent … En plus, il doit être 4h du matin chez nous, alors je n’ai de réponse de personne. Je vais donc me coucher le cœur un peu lourd. Je me réveille tard le lendemain matin. Mes parents sont partis en me laissant un mot pour me dire qu’ils étaient allés faire quelques courses. Je prends donc mon petit déjeuner dans le calme, puis je vais prendre une douche et m’habille simplement. Je prends mon ordi et vois un message d’Emma, ma meilleure amie, qui me demande si elle peut m’appeler. Je prends mon téléphone et l’appelle.

    -      -    Allo Lana ?

    -      -    Emma. Ça fait du bien de t’entendre !

    -      -    Moi aussi ! Alors le Japon ?

    -      -    Bien, bien !

    On frappe à la porte.

    -      -    Attends deux minutes Em’.

    J’ouvre.

    -      -    Louis ! Que me vaut ce plaisir? demandais-je la voix pleine de sarcasmes.

    -      -    Bonjour à toi aussi Lana. Tes parents sont là ?

    -      -    Non.

    -      -    Oh, Lucy m’a demandé de venir vous chercher, elle veut que vous passiez l’après-midi chez eux et que vous restiez diner. Elle veut tout organiser pour après-demain.

    -      -    Lana ?

    -      -    Oui, désolée Emma, deux minutes. Installes-toi, tu veux quelque chose ?

    -      -    Non c’est gentil, dit-il en entrant, son sourire toujours scotché aux lèvres.

    -      -    Ok, je reviens.

    Je le laisse dans le salon et vais dans ma chambre.

    -      -    Emma ?

    -      -    Lana, c’est qui ce Louis ?! demande-t-elle euphorique.

    -      -    Mon beau-frère. Il m’énerve outre mesure pour faire simple.

    -      -    Nana je te connais, quand un homme t’énerve à ce point, c’est qu’il te plaît !

    -      -    Il ne me…

    -      -    Chut ! me coupe-t-elle. Il est comment ?

    -      -    Bon, je dois avouer qu’il a un physique plutôt agréable, même carrément agréable. Mais il m’exaspère, j’ai l’impression que ça l’amuse de me pousser à bout !

    -      -    Ah la la, Lana ! rigole-t-elle. C’est le frère de Masaki ?

    -      -    Demi-frère par alliance en fait, il est Français lui aussi.

    -      -    Quel âge ?

    -      -    27 ans en fin d’année.

    -      -    Cheveux ? Yeux ? Taille ?

    -      -    Calme ! Châtain foncé, yeux noisette, 1m85 je dirais.

    -      -    Trop petit pour moi !

    -      -    Quoi ? Mais tu fais 1m75 !

    -      -    Justement, je ne pourrais pas mettre de talons ! Mais toi, avec ton petit mètre 64, ça passe.

    -      -    Arrête ! Bon, je vais te laisser. Bisous ma belle, à la prochaine.

    -      -    Bisous ! Et tiens-moi au courant !

    -      -    Sale fouine !

    -      -    J’assume !

    -      -    Aller, kiss Emma.

    -      -    A plus Lana.

    Je raccroche et retourne au salon.

    -      -    Alors comme ça, j’ai un physique, je cite, carrément agréable ? sourit-il.

    -      -    On ne t’a jamais dit que ce n’était pas bien d’écouter aux portes ? Et sinon, je pense que tu n’avais pas besoin de moi pour t’en rendre compte n’est-ce pas ? ajoutais-je en fuyant son regard.

    -      -    En effet.

    -      -    Et prétentieux en plus de ça ! soupirais-je.

     

    -      -    Assez pour faire ça.


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  • -      -    Assez pour faire ça.

    Je me retourne juste à temps pour le voir s’approcher de moi et me coller au mur. Son visage est à quelques centimètres du mien. Son regard pétillant est plongé dans le mien. Mon rythme cardiaque s’accélère. Sa main se pose sur mes côtes et descend lentement le long de la taille jusqu’à ma hanche. Son visage s’approche lentement, très lentement du mien.

    -      -    Lana ! Ouvre c’est nous !

    Je repousse Louis en vitesse et vais ouvrir. Mes parents arrivent, les bras chargés de sacs.

    -      -    Oh Louis, comment vas-tu ?

    -      -    Bien et vous ?

    -      -    Très bien, mais que fais-tu là ?

    -      -    Lucy m’a demandé si vous voulez bien passer l’après-midi avec elle et rester diner ?

    -      -    Avec plaisir ! N’est-ce pas Pierre ?

    -      -    Hein ? Oui, oui bien sûr.

    Mon père a l’air fatigué. Je sais qu’il ne supporte pas bien les longs vols et les décalages horaires. J’essaye de ne pas croiser le regard de Louis, mais quand je ne peux m’en empêcher, je rougis. Lui, il sourit, encore et toujours. Il m’énerve ! Mais comment je peux me laisser avoir aussi facilement ? J’en ai marre. Mes parents rangent leurs sacs et on part chez ma sœur. Elle nous accueille chaleureusement. Elle m’avoue qu’elle s’ennuie ici toute seule toute la journée sans Masaki. On passe l’après-midi à préparer la réception d’après-demain, faire des décorations de tables. Vers 19H, on se retrouve entre filles dans la cuisine à faire des sushis.

    -      -    Lana, pourquoi tu n’apprécies pas Louis ? Il est très sympathique et il a la tête sur les épaules lui au moins !

    -      -    Maman ! s’offusque Lucy.

    -      -    C’est vrai ! reprend-t-elle. Regarde ton Maxime. Il ne faisait rien de sa vie, il se servait de toi ! Je ne sais même pas comment tu as fait pour le supporter tout ce temps ! Il n’était bon à rien, il profitait de toi ! Oh, il t’aimait bien c’est sûr ! Quoi que, même ça j’ai des doutes ! Après tout on ne sait pas …

    Je balance mon couteau dans l’évier et enlève mon tablier, les larmes aux yeux. Je cours jusqu’au salon, attrape mon sac et claque la porte d’entrée. Je dévale les escaliers, laissant mes larmes couler. Pourquoi est-ce qu’elle remue le couteau dans la plaie ? J’entends des pas derrière moi. Mais foutez-moi la paix putain ! Je presse le pas et commence à courir dans la rue. Mais très vite, un bras me tire en arrière. C’est Louis.

    -      -    Lana…

    -      -    Lâche-moi ! criais-je en me détachant de lui.

    Je recommence à marcher vite.

    -      -    C’est qui Maxime ?

    -      -    Mon ex.

    -      -    Tu l’as quitté ?

    -      -    Non, c’est lui.

    -      -    Vous êtes restés combien de temps ensemble ?

    -      -    Depuis mes 15 ans.

    -      -    Wow, 6 ans… C’était ton premier copain ?

    -      -    Oui.

    -      -    Ton seul copain ?

    -      -    Oui.

    -      -    Pourquoi vous avez rompu ?

    -      -    Ça ne te regarde absolument pas ! m’écriais-je en m’arrêtant et en me retournant pour lui faire face. Maintenant fous-moi la paix, je me suis perdue à cause de toi.

    -      -    Je peux te ramener à l’hôtel si tu veux.

    -      -    Sans façon, indique-moi juste le chemin.

    -      -    Je voudrais bien mais je confonds ma droite et ma gauche donc, inconsciemment, je vais te perdre encore plus.

    -      -    Alors ramène moi, mais ne dis plus un mot.

    -      -    Ok.

    -      -    Tu as parlé.

    -      -    Désolé.

    -      -    Arrête !

    On marche en silence, à bonne distance l’un de l’autre. Une fois devant l’hôtel, je rentre et monte les escaliers. Je m’enferme ensuite dans ma chambre. Je mets mes écouteurs et m’allonge en écoutant ma musique. Je reste allongée, les yeux ouverts, fixant le plafond. J’entends mes parents rentrer quelques temps plus tard, j’ai un peu perdu la notion des heures. On frappe légèrement à ma porte. J’enlève un écouteur.

    -      -    Lana ? Tu dors ?

    Je le remets et ferme les yeux. Je n’ai aucune envie de lui adresser la parole ce soir. Je dois finir par m’endormir car lorsque je les rouvre, il fait jour. Je me lève et file directement à la douche. Lorsque je vais déjeuner, je n’accorde pas un regard à ma mère, encore trop fâchée. Le silence règne lorsque nous attendons ma sœur, qui arrive vers 10h. Elle nous conduit jusqu’à un restaurant chic qu’ils ont loué pour le diner de fiançailles de demain soir. Nous repairons les lieux, et on passe à la dégustation. Après deux heures à manger, ma sœur se décide sur le menu et nous allons chez elle. Mais l’ambiance est tendue entre ma mère et moi, donc ma sœur me propose de rester dormir chez elle. J’accepte avec plaisir. Mes parents repartent vers 18h, je reste donc seule avec Lucy.


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  • Je reste donc seule avec Lucy.

    -      -    Elle ne pensait pas à mal, tu sais c’est maman, elle s’emporte pour rien, même si je dois avouer qu’elle y est allée vraiment fort et qu’elle n’avait pas à dire ça.

    -      -    Tu ne l’aimais pas ?

    -      -    Désolée mais non, pas tellement. Après je respectais ton choix ! Pourquoi il est parti ?

    -      -    Je ne sais même pas… Il m’a dit qu’on avait changé, qu’on ne se voyait plus, enfin des conneries comme ça…

    -      -    Salut ! Oh, bonsoir Lana.

    Je me retourne et vois Louis. Super. Moi qui comptais passer un peu de temps tranquille avec ma sœur.

    -      -    Je ne savais pas que tu serais là ce soir.

    -      -    C’est moi qui lui ai proposé, ça ne va pas trop avec notre mère.

    -      -    Ah oui. C’est vrai. Tu as besoin d’aide pour le diner ?

    -      -    Non, je te remercie.

    -      -    Masaki rentre à quelle heure déjà ?

    -      -    Vers 20h je crois, il fait des heures supplémentaires depuis une semaine pour avoir sa journée de libre demain.

    -      -    Ok.

    -      -    Je vais à la douche, Lana demande à Louis si tu as besoin de quelque chose.

    -      -    Merci, souris-je. Je crois que je vais me faire un thé.

    -      -    Tout est dans la cuisine ! dit-elle avant de monter les escaliers.

    Je vais donc dans la cuisine et fais chauffer de l’eau. Mais je sens une présence derrière moi. Je me retourne et croise le regard pétillant de Louis, accoudé au plan de travail.

    -      -    Ça va mieux qu’hier soir ?

    -      -    Oui, merci.

    -      -    Je suis désolé, mais j’ai entendu votre conversation. C’est vraiment un connard.

    -      -    Tu n’as pas à… Laisse tomber.

    -      -    Si tu le dis.

    Il se tait, mais j’entends ses pas s’approcher de moi. Ses mains se posent sur mes hanches.

    -      -    Lâche-moi, dis-je simplement.

    -      -    Arrête.

    -      -    Quoi ?

    -      -    De te mentir à toi-même.

    -      -    Enlève tes sales pattes de moi ! criais-je en me retournant pour lui faire face.

    -      -    T’es sexy quand tu t’énerves.

    A ces mots, il plante ses lèvres sur les miennes, comme ça, sans préambule. Je suis tellement prise de court que j’en oublie de fermer les yeux. Après quelques secondes, je le repousse violemment, la bouche ouverte, choquée. Il affiche un merveilleux sourire triomphant.

    -      -    Ne t’avise plus jamais de recommencer ça, dis-je sèchement.

    Je verse l’eau dans ma tasse et retourne au salon pour boire mon thé. Il me suit et s’installe sur le canapé. Je me retourne pour ne pas le voir. Lucy descend quelques minutes plus tard, en jogging.

    -      -    Ça va Lana ? Je t’ai entendu crier !

    -      -    Oui, ça va ne t’inquiète pas c’est… Je me suis brûlée en versant l’eau et… Je suis maladroite, tu le sais bien !

    -      -    Tu ne changeras jamais je crois ! rigole-t-elle.

    Je souris. On discute un peu toutes les deux. Ça fait du bien. C’est un peu comme avant quand elle rentrait les week-ends et qu’on discutait des heures dans la salle de bain. Nos réunions salle de bain, comme on les appelait… Elles me manquent ces réunions. Ma sœur me manque. C’est pour ça qu’en plein milieu d’une phrase, je me suis jetée dans ses bras pour la serrer fort contre moi. Elle n’a pas mis longtemps à faire de même.

    -      -    Tu me manques, murmurais-je.

    -      -    Toi aussi…

    Elle a dû être surprise parce que je ne suis pas démonstrative d’habitude, ni tactile non plus. Mais là, j’en ai vraiment besoin. On reste un grand moment comme ça, sans parler. Mais la porte s’ouvre et je me détache d’elle pour qu’elle aille accueillir son futur mari. Nous passons ensuite tous à table et je vais prendre une douche. Lucy me prête un pyjama et je vais me coucher. Alors que je suis dans le couloir, je croise Louis.

    -      -    Bonne nuit Lana. Et au fait, j’ai trouvé ça… Amusant que tu m’ais couvert, dit-il avec un clin d’œil.

    Je me dépêche de rentrer dans la chambre et je me laisse glisser contre la porte. Pourquoi mon cœur s’est mis à battre à deux cent à l’heure ? Je me relève et vais me coucher. Je m’allonge sur le dos, fixant le plafond. C’est vrai, pourquoi est-ce que je l’ai couvert ? Est-ce que j’ai apprécié ce baiser ? Je ne sais pas … Tout s’est passé si vite mais… Jamais personne ne m’avait embrassé comme ça, sans préambule, si violemment et si… Oui, en fait je crois que ça m’a plu. Vraiment plu, même. Mais c’est pas possible ! Je me tourne sur le côté et ferme les yeux, bien décidée à dormir. Mais je n’y arrive pas, je n’arrête pas d’y penser… Il faut que je lui parle, que je lui demande pourquoi il a fait ça. J’enfile ma veste et je descends le moins bruyamment possible les escaliers. Je vais au salon.


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  • Je vais au salon mais… Il n’est pas sur le canapé. Il ne dort pas ici alors… Ah ! Il m’énerve même quand il n’est pas là ! Je remonte et réussis à m’endormir tant bien que mal.

    C’est le jour des fiançailles. Je me réveille vers 8h. Je m’étire et me lève. Lucy est déjà levée, Masaki aussi. Je leur dis bonjour et je commence à me faire mon petit déjeuner. Je sens qu’ils sont tendus.

    -      -    Lana ?

    -      -    Oui ?

    -      -    Tu veux bien venir chercher ma robe avec moi ?

    -      -    Oui bien sûr !

    -      -    Ok, on part dans une heure.

    -      -    Je serais prête.

    Je déjeune puis vais à la salle de bain me préparer. Je descends et attends ma sœur.

    -      -    Elle stresse, me dit Masaki. Toute ma famille sera là ce soir, et certains sont très à cheval sur la tradition, donc elle pense qu’ils ne vont pas l’apprécier ou cautionner ce mariage.

    -      -    Mais non ! Enfin je veux dire, elle t’aime, toi aussi tu l’aimes et l’avis de ta famille ne devrait pas la faire douter de ça ! En plus, je suis sûre qu’ils l’aimeront, comment est-ce qu’on ne peut pas aimer Lucy…

    -      -    Je suis d’accord, sourit-il avec des étoiles dans les yeux. Moi aussi j’ai un peu peur, il y aura votre famille et je ne les ai jamais rencontrés.

    -      -    Je sais, mais ne t’inquiète pas, il n’y aura que mes cousins et tant qu’il y a de l’alcool, ils seront contents !

    Il rigole.

    -      -    Et puis s’ils font le déplacement, c’est qu’ils sont ravis d’assister à votre mariage, ajoutais-je en souriant.

    -      -    Merci Lana. C’est gentil de ta part.

    -      -    C’est normal !

    -      -    Et je voulais m’excuser aussi.

    -      -    Pourquoi ?

    -      -    Le comportement de Louis. Je sais très bien ce qu’il essaye de faire. Tu es totalement son type de filles, et il ne se cache pas pour le montrer. Mais il est très gentil dans le fond.

    -      -    Il a eu beaucoup de copines ?

    -      -    Non, enfin… Beaucoup de relations d’une nuit voire deux, mais jamais vraiment plus. Je ne crois pas l’avoir vu avec la même fille plus de 4 mois…

    -      -    Ah oui… Je comprends …

    -      -    Tu comprends quoi ? me dit Lucy en descendant.

    -      -    Rien, on y va ?

    -      -    Oui !

    Elle embrasse Masaki et je lui souris, puis on part. Le trajet se fait en silence. Je sens le stress monter en elle. J’attrape sa main et la serre très fort. Elle me rend mon geste sans me regarder, en continuant à marcher. Je sais ce que ça vaut dire. Merci d’être avec moi, mais je ne peux pas te regarder sinon je vais fondre en larmes. Je me contente donc de la suivre. Nous arrivons au magasin et elle met sa robe. Réajuster, elle lui va à merveille elle est… Tout simplement magnifique.

    -      -    Lucy… Wow…

    -      -    Elle te plaît ?

    -      -    Si elle me plaît ? Mais Lucy elle magnifique !

    -      -    Tu me rassures… J’avais peur d’en faire trop ou…

    -      -    Chut ! la coupais-je. Masaki a déjà dû te le dire !

    -      -    En fait… Je n’ai pas voulu lui montrer celle-ci, ni celle du mariage, on dit que ça porte malheur alors…

    -      -    Lucy, vous vous aimez, qu’est-ce qu’il pourrait arriver ?

    -      -    Je ne sais pas…

    -      -    On a parlé ce matin.

    -      -    Ah oui ?

    -      -    Il m’a dit que tu étais inquiète pour sa famille, et même pour la nôtre mais écoute-moi bien d’accord ? dis-je en prenant son visage entre mes mains. Peu importe ce que les autres pensent, tu t’en contre fous ! Le plus important, la seule chose qui compte même, c’est que tu sois heureuse d’épouser l’homme que tu aimes. Si tu l’aimes, si tu lui fais confiance, si tu as envie de passer chaque minute du reste de ta vie avec lui, avec lui pas sa famille, alors pourquoi douter ? C’est la seule chose qui compte, l’amour.

    -      -    Lana ! pleure-t-elle en me prenant dans ses bras. Comment tu fais ? Comment tu fais pour dire des choses aussi belles, me remonter le moral, après ce que t’as fait ce connard ?

    -      -    Je crois juste au grand amour, dis-je en essuyant la larme qui s’était échappée de mon œil.

    -      -    Et j’espère de tout cœur que tu le trouveras, parce que tu le mérites vraiment.

    -      -    Merci Lucy.

    -      -    Merci à toi …

    Après avoir essuyé nos larmes, elle se change et nous allons au restaurant pour commencer à décorer. Mes parents arrivent une heure après nous. Je n’en fais pas de cas. Louis arrive aussi vers midi. Je le regarde pendant une seconde, mais je détourne vite le regard en sentant cette tension entre nous. Je crois que si mes yeux pouvaient tuer, il serait mort une dizaine de fois. Mais je crois que s’ils pouvaient aussi déshabiller, il serait déjà nu en train de coucher avec m… Quoi ?! Lana ! Merde ! Je me mets une baffe.

    -       -   Aoutch !

    -       -   Tout va bien ? me demande-t-il avec son ton mielleux.

    -       -   Ferme-la.

    -       -   Enervée.

    -       -   J’ai de quoi.

    -       -   Ah oui ?

    -       -   Tu sais très bien. Tu étais où cette nuit ?

    -       -   Rentré chez moi pourquoi ? Mon lit est bien plus confortable que le canapé de chez mon frère.

    -       -   Je voulais te parler.

    -       -   De quoi donc Lana ?

    -       -   Arrête !

    -       -   Arrêter quoi Lana ?

    -       -   Ça, ce que tu fais ! Je sais très bien à quoi tu joues ! dis-je fermement en me tournant vers lui. Mais je ne rentrerais pas dans ton petit jeu.

    -       -   Je crois que tu te trompes.

    -       -   Ah oui ?

    -       -   J’ai déjà gagné un point, me chuchote-t-il à l’oreille avant de partir plus loin.

    Je bouillonne de rage. Mon Dieu qu’il m’énerve ! Bref, je me coupe du monde en mettant mes écouteurs et je continue d’arranger mon coin de la salle.

    -       -   Lana ! Lana !

    Je retire un écouteur et me retourne. Mon père est devant moi.

    -       -   Lana, ça fait 5 min que je t’appelle ! Il faut qu’on rentre se préparer d’accord ?

    -       -   Ouais.

    Je remets mon écouteur et prends mon sac. Je sors du resto et marche jusqu’à l’hôtel. Je présume que mes parents me suivent, mais très sincèrement, je m’en fous. Je vais directement prendre une douche et je vais ensuite m’habiller et me maquiller. Une pression de J’adore, et je sors de ma chambre. J’attrape mon sac, enfile mes escarpins et m’apprête à repartir.

    -       -   Lana.

    -       -   Quoi ? dis-je agacée en entendant la voix de ma mère.

    -       -   Je suis désolée pour ce que j’ai dit l’autre jour. Je n’aurais pas dû, et je sais que je t’ai fait du mal. Excuses-moi.

    -       -   Ok. A tout à l’heure.

    Je claque la porte et me dirige vers le restaurant. A mon grand plaisir, Louis est déjà là. Putain, j’ai vraiment la poisse. Je ressors et m’allume une cigarette. J’en avais besoin. Quand ça monte trop, j’ai besoin d’une bonne clope pour faire redescendre un peu tout ça jusqu’à la prochaine crise. Je sais que je ne fais que la retarder, et qu’elle est pire après, mais je m’en fous.

    -       -   Tu fumes ?

    -       -   Ça se voit non.

    -       -   Réponse stupide.

    -       -   Pour une question stupide. Va faire chier quelqu’un d’autre tu veux ?

    -       -   Lana, qu’est-ce qu’il y a ?

    -       -   Ce qu’il y a ? criais-je en me retournant vers lui. Ce qu’il y a ? C’est que tu m’as embrassé, comme ça, sans explication, comme un gros connard.

    -       -   Et je peux recommencer, parce que je suis un très gros connard.

    A ces mots, il pose sa main sur ma joue, l’autre dans mon cou, à la naissance de mes cheveux et dépose ses lèvres sur les miennes. Il est plus délicat qu’hier mais j’en suis tout autant surprise et j’oublie une nouvelle fois de fermer les yeux. Il me fait reculer, et mon dos rencontre une barrière. Je lâche ma cigarette et fait glisser mes mains du bas de son dos jusqu’à ses cheveux, sur lesquels je tire. Sa langue caresse la mienne. Le souffle me manque, mais je m’en moque. Ce duel entre nos langues est trop bon pour y mettre un terme. C’est lui qui y met fin, au bout tout de même de quelques dizaines de secondes, voire peut-être des minutes. Je n’en sais rien à vrai dire. Ses yeux noisette se calent dans les miens.

    -       -   Est-ce que je t’ai dit que tu étais magnifique ce soir ?

    Je me mets à rire. Il me suit.

    -       -   On devrait rentrer, tu vas attraper froid.

    Il passe son bras autour de ma taille et me fait entrer. J’aperçois Lucy et Masaki dans le fond de la salle, saluant les invités. Plusieurs personnes nous regardent avec Louis, qui sourit, peut-être même avec les yeux plus pétillants de malice que d’habitude.

    -       -   Louis ? Qu’est-ce qu’ils disent ? Je ne comprends rien.

    -       -   Tu ne veux pas savoir.

    -       -   Quoi ? Non, dis-moi !

       -   Lana, tu dois savoir que...


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