• Je m’assois en face de Louis.

    -     -     Bien dormi ?

    -     -     Oui, merci ! Tu as dormi là toi aussi ?

    -     -     Oui, je dors souvent ici. Enfin, d’habitude c’est dans la chambre d’ami mais il y avait déjà une charmant jeune-femme cette nuit, alors j’ai dû me contenter du canapé, bien moins confortable en passant, dit-il avec un clin d’œil.

    Je rêve ou il me drague ? Je l’ignore et remercie ma sœur qui m’amène un thé fumant. Seigneur, qu'est-ce que ça fait du bien ! J’en soupire de bonheur.

    -     -     Louis, ça te dérangerait de ramener Lana à l’hôtel ? J’ai plein de choses à faire ce matin et comme Masaki est au boulot.

    -     -     Non, bien sûr ! sourit-il.

    Ce gars est bizarre. Il a toujours un sourire en coin et le regard qui pétille. Je souris, finis mon thé et prends mon sac à main. Je dis au revoir à Lucy, que je verrais surement ce soir ou demain, et Louis pose sa main sur ma taille pour m’emmener à sa voiture.

    -     -     Retire-la, dis-je sèchement une fois que ma sœur a refermé la porte.

    -     -     De ?

    -     -     Ta main !

    -     -     Oh, pardon mademoiselle ! sourit-il encore en enlevant sa main.

    On monte dans la voiture et le trajet se fait en silence. Je dois quand même avouer qu’il est sexy, surtout avec sa chemise blanche un peu moulante entrouverte, ses cheveux en bataille. Wow Wow Wow ! Du calme Lana. Respire. C’est ton beau-frère donc stop. On arrive enfin devant l’hôtel. Il arrête la voiture. Je détache ma ceinture et m’apprête à partir mais il me retient par le bras.

    -     -     Je suis le garçon d’honneur de Masaki.

    -     -     Félicitations, dis-je agacée.

    -     -     Et tu es la demoiselle d’honneur de Lucy.

    -     -     Oui, et ?

    -     -     Il faudra qu’on se voie pour répéter pour la cérémonie, sourit-il.

    -     -     Je sais très bien ce que j’ai à faire merci. Si toi tu as besoin de répéter, ce n’est absolument pas mon problème. Sur ce, merci de m’avoir ramené.

    Je claque la portière et monte dans ma chambre. Je dis bonjour et vais à la douche. J’enfile ensuite un short et un débardeur, me maquille un peu et rejoins mes parents.

    -     -     Ça s’est bien passé ?

    -     -     Euh oui, j’ai dormi jusqu’à 8h et Louis m’a ramené parce que Lucy avait beaucoup de choses à faire.

    -     -     Pierre, tu veux venir choisir les robes avec nous ou tu préfères rester et te reposer ?

    -     -     Je vais rester ici, ça ne vous dérange pas ?

    -     -     Non papa ! On y va maman ?

    -     -     J’arrive.

    Je prends mon sac, et on descend. On essaye de ne pas se perdre dans les rues bondées, surtout que personnellement je ne parle pas un mot de Japonais ! Lucy l’a étudié depuis le collège, mais quand j’ai vu combien elle avait du mal, j’ai choisi Espagnol. Bref, nous voici devant une boutique de robes de soirée. Je parcours les rayons, et en prends quelques-unes pour les essayer. Mais aucune ne me plait. Soit elle est trop courte, soit trop foncée, soit trop gamine. Alors que je suis en train de retirer la dernière que j’ai essayée, je vois un bras accrocher une robe au porte manteau. Je présume que c’est ma mère et je l’essaye. Wow. Elle est rose pale, décolletée dans le dos, près du corps mais pas trop, bustier mais avec un voile qui la maintient derrière le cou, avec une ceinture argentée et qui m’arrive aux pieds. Je sors de la cabine pour me regarder dans la glace.

    -     -     Maman, tu peux venir remonter ma fermeture s’il te plaît ?

    -     -     Tout de suite mademoiselle.

    Je relève la tête et...


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  •      Ce soir, ce sont les vacances. Je n’ai pas envie de rentrer chez moi. Mon père n’est pas là, et ma mère va rentrer tard. Il fait noir et froid en plus. Je m’apprête à partir quand j’entends quelqu’un crier.

    -      -    Van Caeneghem !

    Je me retourne et je le vois courir vers moi.

    -      -    Oui Parker ? dis-je quand il arriva à ma hauteur.

    -      -    Je voulais juste te souhaiter de bonnes vacances !

    -      -    Merci, toi aussi, dis-je en le serrant dans mes bras.

    A ce moment-là, je me suis rendue compte que c’était la première fois qu’on se faisait un câlin. Il eut un instant d’hésitation avant de me serrer à son tour contre lui.

    -      -    Tu vas rentrer ? me demande-t-il, alors que nous sommes toujours l’un contre l’autre, son menton posé sur le sommet de mon crâne.

    -      -    Oui, mais je n’ai pas trop envie. Mon père n’est pas là et ma mère va rentrer tard…

    -      -    Tu veux passer la soirée chez moi ?

    -      -    Euh… Je… Je ne sais pas…

    -      -    Pas longtemps, juste pour que tu ne sois pas toute seule !

    -      -    D’accord, si ça ne te dérange pas !

    -      -    Si je te le propose banane !

    -      -    Merci beaucoup Alex.

    -      -    De rien Van Caeneghem. Aller, en avant !

    Il me prend par l’épaule et on va jusqu’au métro. Je n'aime vraiment pas ça ! Surtout la nuit. Je me serre contre Alex, presque inconsciemment. Une fois sortis de cet engin de malheur, enfin, on marche quelques minutes pour arriver chez lui. Il habite dans un immeuble, au rez-de-chaussée mais c’est très bien sécurisé. Il tape son code, et me fait entrer. Il ouvre ensuite la porte de son appart et on entre.

    -      -    Voilà mon petit chez moi ! Installe-toi, je t'en prie !

    -      -    Merci beaucoup.

    Je pose mes chaussures dans l’entrée, puis je vais m’asseoir sur le canapé. Il vient me rejoindre après avec rangé quelques affaires qui trainaient dans le salon.

    -      -    Désolé, je pensais pas que quelqu’un viendrait…

    -      -    Ne t’inquiète pas.

    -      -    Bah installe-toi, fais comme chez toi.

    -      -    Merci, dis-je en posant mon sac sur la table.

    J’observe un peu autour de moi. Il a un très joli petit appart.

    -      -    Tu veux quelque chose ?

    -      -    Je veux bien un verre d’eau s’il te plait.

    Je m’assois sur le canapé et il me sert un verre. Il s’assoit à côté de moi.

    -      -    Alors, tu veux faire quoi ?

    -      -    Ce que tu veux !

    -      -    Film ?

    -      -    Pourquoi pas !

    -      -    Tu aimes quoi ?

    -      -    Un peu tout ! Je te laisse choisir !

    -      -    Ok, tu as vu The Great Gatsby ?

    -      -    Non, jamais !

    -      -    Ça te dit ?

    -      -    Aller !

    On va s’installer sur son lit dans sa chambre sous une couverture et on regarde le film. Il est génial, franchement, j’ai adoré. Comme il est 19h quand le film se termine, Alex me propose de rester diner, ce que j’accepte avec plaisir. On cuisine tous les deux. Et c’est à ce moment-là que je me rends compte de ces piètres talents de cuisinier.

    -     -     Tu te fais à manger tous les jours ?

    -     -     Euh ouais… Enfin la plupart du temps, je commande des sushis, ou des pizzas, ou indien ou… Enfin voilà quoi, rigole-t-il.

    -     -     Oh mon dieu… Mon pauvre garçon !

    -     -     Ouais bah moi je passe pas autant de temps que toi dans la cuisine ! C’est pas une passion pour moi, c’est un moyen de survie !

    -     -     Je vois ça oui...

    Je lui cuisine donc un risotto, simple, rapide, mais bon.

    -     -     Oh putain Van Caeneghem c’est trop bon !

    -     -     Merci Parker, mais tu sais que je m’inquiète sérieusement pour ton régime alimentaire ?

    -     -     Oh tu sais, dit-il en faisant semblant de pleurer. C’est pas grave… Je vais bientôt mourir de faim…

    -     -     Pauvre choupinet !

    On finit de manger et on débarrasse.

    -     -     Il faudrait peut-être que je pense à rentrer... dis-je sans grande conviction.

    -     -     Je te raccompagne.

    -     -     Non c’est bon, ne te dérange pas !

    -     -     Non mais c’était pas une question en fait ! Il est presque 21h, tu vas pas toute seule dans les rues c’est tout !

    -     -     C’est vraiment gentil Parker.

    -     -     C’est normal. Aller, go !

    Je remets mes chaussures et prends mon sac. Il enfile une veste, attrape ses clés et passe son bras autour de mes épaules pour refermer derrière moi. On fait la route, emmitouflés dans nos manteaux. Une fois chez moi, il m’embrasse sur la joue.

    -     -     Bonne vacances Charlie.

    -     -     Merci, toi aussi Alex. Et merci encore de m’avoir ramenée.

    -     -     C’est normal arrête.

    -     -     Mh.

    Il fixe chacun de mes yeux quelques instants, m’accorde un sourire et s’en va, les mains dans les poches. Je le regarde partir avant de rentrer chez moi. Ma mère est sur le canapé.

    -     -     Charlie ! Mon Dieu où étais-tu ?!

    -     -     Désolée maman ! dis-je en la recevant dans mes bras. J’ai passé la soirée chez Alex, je croyais que tu rentrerais plus tard !

    -     -     Alex ?

    -     -     Oui, dis-je en souriant et en détournant la tête.

     

    Un immense sourire illumine son visage. Elle m’embrasse sur la joue. Je monte dans ma chambre et m’étale sur mon lit. Je fais mes devoirs puis je m’assois à mon bureau. Noël est dans 5 jours, je pars dans 6 jours en Belgique pour passer une semaine chez ma grand-mère pour les fêtes. 


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  • Vers 15h, je reçois un appel de Max.

    -      -    Allo ?

    -      -    Ouais Alex. Ton mec là.

    -      -    Le type louche du resto ?

    -      -    Oui. Il est fiché.

    -      -    Pour ?

    -      -    Soupçonné d’être le bras droit d’un mafieux Italien et d’avoir commis des dizaines de meurtres. On n’a encore jamais réussi à l’avoir.

    -      -    Ok. Je vais faire gaffe.

    -      -    A plus Alex.

    -      -    A plus Max, merci du renseignement.

    -      -    Y a pas de quoi !

    Je raccroche. Vers 19h, je me prépare. J’enfile un short, une brassière et un débardeur et je prends mon sac. Je me démaquille. Je me rends à la salle de sport. J’y suis un peu tôt mais je dois m’inscrire et si j’arrive en même temps que lui, ça va paraître louche. Les temps de remplir les papiers, il est déjà 19h45 quand je commence à m’entrainer. J’attache mes cheveux, je mets mes écouteurs et je commence par courir sur le tapis. Je regarde l’heure. Il est 19h59. Il ne devrait pas tarder. Je passe à un autre exercice. J’entends la porte s’ouvrir. Ce n’est pas lui, mais le même mec qu’à midi. Je me retourne et appuie sur mon oreillette.

    -      -    Max, tu me reçois ?

    -      -    Ouais ma belle.

    -      -    L’italien, il est à la salle de sport.

    -      -    Besoin de renfort ?

    -      -    Je ne pense pas, mais ce qui est sûr c’est qu’il suit Craig comme son ombre. D’ailleurs, en parlant du loup, il arrive. Je te laisse.

    -      -    Ok, je mets une équipe au cas où.

    -      -    Ok.

    Je me remets à travailler. Quelques minutes après, je sens une main sur mon épaule. Je me retourne et enlève un écouteur.

    -      -    Alexie ?

    -      -    Craig ?!

    -      -    Qu’est-ce que tu fais là ? rigole-t-il.

    -      -    La même chose que toi je présume ?!

    -      -    Deux fois en une journée, ce n’est plus une coïncidence à ce niveau.

    -      -    Sûrement.

    -      -    Je ne t’ai jamais vu ici avant.

    -      -    Oui, comme je t’ai dit je viens d’arriver et j’avais envie de me remettre au sport et comme cette salle est la plus près de chez moi, je me suis dit pourquoi pas !

    -      -    Tu as bien fait. Si tu as besoin d’aide, je suis là.

    -      -    Merci mais je ne pense pas, souriais-je.

    -      -    Comme tu veux ma jolie, dit-il en faisant un clin d’œil.

    J’y reste presqu’une heure. Pendant tout ce temps, je l’ai vu me reluquer. Alors que j’allais partir, il m’a rattrapé.

    -      -    Tu es étonnante Alexie.

    -      -    Pourquoi ?

    -      -    Tu es carrément musclée en fait…

    -      -    L’armée, dis-je en lui faisant un clin.

    -      -    Tu as des yeux magnifiques, me dit-il. Je n’avais pas remarqué tout à l’heure.

    -      -    Tu devais être trop occupé à fixer mon décolleté.

    -      -    Oui, sûre… Non ! Non, pas du tout ! C’est juste que comme tu n’es pas maquillée, le bleu ressort plus avec tes cheveux en plus…

    -      -    Toi aussi.

    -      -    Moi aussi quoi ?

    -      -    Tes yeux. Ils sont beaux, souris-je.

    -      -    Merci, on a presque les mêmes.

    -      -    Oui.

    On reste quelques instants à se fixer comme ça.

    -      -    Je dois y aller, dis-je.

    -      -    Ok. Tu veux que… Que je te raccompagne ?

    -      -    Non, merci, ça va aller.

    -      -    Ok… A bientôt.

    -      -    Oui, sûrement.

    Je pars. Une fois sortie, je me cache et j’attends, mon Beretta à la main. Je vois Craig partir. Quelques minutes après, l’Italien sort également. Il appelle quelqu’un. Comme c’est de l’Italien, je ne comprends pas tout. Bref, il repart dans la direction inverse de celle de Craig. Je range mon Beretta et rentre chez moi. J’appelle Max.

    -      -    Hey Alex.

    -      -    Il a appelé quelqu’un en sortant, mais il ne l’a pas suivi jusque chez lui.

    -      -    Ok.

    -      -    Plus d’info de ton côté ?

    -      -    Non. L’heure à laquelle il a passé l’appel ?

    -      -    21h15 je dirais.

    -      -    Ok, je vais essayer de tracer l’appel et je te tiens au courant.

    -      -    Ok, merci Max.

    -      -    A ton service !

    Je raccroche et mange un morceau. Je vais ensuite dormir. Je me réveille vers 7h. Je ne suis pas allée courir à Central Park, ça aurait été vraiment trop louche. J’irais demain. Je passe la journée chez moi à bosser sur mon ordi. Vers 21h, je reçois un appel de Max.

    -      -    Ouais Poulette c’est moi. Je n’ai pas pu tracer l’appel de l’Italien, c’était une carte près payée.

    -      -    Merde.

    -      -    Ouais je sais.

    -      -    Ok, merci quand même Max, à plus.

     

    Je raccroche et je vais dormir. Je me réveille vers 5h30. Je me prépare et sors de chez moi, direction Central Park. Je mets mes écouteurs et commence à courir. Je croise l’Italien, assis sur un banc, lisant le journal. Putain mais il est tellement pas discret ! Alors que je désespérais de ne pas voir Craig, il manque de me foncer dessus au détour d’un virage.


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  •    Je relève la tête et vois Louis, derrière moi. Il pose ses mains sur ma taille et remonte lentement ma fermeture éclair.

    -       -   J’étais sûr que tu allais être sublime là-dedans.

    -       -   C’est… C’est toi qui ?

    -       -   Alors ! s’exclame ma mère. Waouh ! Louis, tu as vraiment bon goût !

    -       -   Maman ? Mais…

    -       -   Je vous ai vu dans la vitrine et je suis venu saluer ta mère, m’explique Louis. Elle m’a demandé de l’aide pour traduire et m’a dit que tu n’arrivais pas à choisir. Je me suis donc dis que celle-là t’irait bien.

    -       -   Et tu avais raison ! Oh, Louis c’est parfait ! Tu la prends ma chérie ? me demande ma mère.

    -       -   Je… Je ne sais pas.

    -       -   Tu devrais ! Bon, je dois en trouver une moi aussi !

    Ma mère retourne dans les rayons tandis que je me regarde une fois de plus dans le miroir. Elle a raison, il a très bon goût… Elle est magnifique.

    -       -   Tu la portes très bien. Mais, tu ne devras pas mettre de soutien-gorge. Et tu devrais aussi la faire ajuster, tu as une taille tellement fine qu’elle est un peu grande je trouve.

    Je le regarde. Parfois c’est un vrai connard, et parfois, un vrai gentleman. Mais il a toujours ces yeux rieurs, qui m’énervent autant qu’ils m’attirent.

    -       -   En plus, la couleur fait ressortir tes yeux bleus magnifiques.

    -       -   Tu m’énerves.

    Je rentre dans la cabine et m’apprête à me déshabiller quand il rentre à son tour.

    -       -   Mais sors d’ici ! Je vais me changer.

    -       -   Celle-là, c’est pour la soirée de fiançailles, me dit-il en me tendant une robe de la même couleur mais plus courte. Essaye-la s’il te plait.

    Il attend.

    -       -   Tu veux bien sortir s’il te plaît ?

    -       -   Ah, oui, sourit-il malicieusement.

    Mais c’est que je vais finir par devenir violente là ! Il s’en va enfin, après avoir descendu ma fermeture. J’enfile la deuxième. C’est une robe portefeuille, dos nus avec seulement deux fines bretelles dorées, croisées dans le dos. Elle est moulante, avec une fente sur l’avant, mais comme elle m’arrive sous le genou, je n’y vois rien de très choquant. Je sors de la cabine. Il est là, à m’observer avec son sourire en coin.

    -       -   Bon, au lieu de sourire comme un demeuré, tu en penses quoi ?

    -       -   Sexy.

    -       -   Mais encore ?

    -       -   Terriblement sexy.

    -       -   Je ne veux pas être sexy pour les fiançailles de ma sœur !

    -       -   Non, mais tu l’es quand même.

    -       -   Lana !

    Je me retourne vers ma mère, vêtue d’une robe vert émeraude.

    -       -   Tu es magnifique ma chérie !

    Elle s’approche de moi et prend mon visage entre ses mains.

    -       -   J’ai parfois du mal à me rendre compte que tu n’es plus ma petite fille, mais une jeune-femme, magnifique en plus de cela…

    -       -   Maman ! criais-je en rougissant.

    -       -   Oh, arrête de faire l’enfant et viens-là.

    Elle me serre contre elle. Elle est pénible ma maman, mais je l’aime quand même… Après m’avoir presqu’étouffée, elle me lâche enfin et retourne essayer des robes. Louis me regarde toujours avec son regard pétillant. Je soupire et vais me changer. Je ressors, les robes dans les mains. Louis n’est plus là. Je retourne voir ma mère et les vois tous les deux discuter avec la vendeuse. Je les rejoins.

    -       -   C’est bon Lana, on peut payer ?

    -       -   Oui. Maman, j’ai des courses à faire, tu peux rentrer toute seule ?

    -       -   Oui bien sûr, mais tu n’as pas peur de te perdre toute seule dans une ville que tu ne connais pas ?

    -       -   Non, je sais me débrouiller maman !

    -       -   Je peux t’accompagner si tu veux, sourit Louis.

    -       -   Non, merci, mais je m’en passerais.

    -       -   Lana ! Sois un peu plus gentille avec Louis, il est adorable avec nous depuis qu’on est là. Je veux bien, ajoute-t-elle. Je serais plus rassurée qu’elle soit avec quelqu’un qui connait la ville.

    -       -   Maman !

    -       -   Ne discute pas ! Je ne tiens pas à retrouver ma fille découpée en morceaux derrière une poubelle !

    -       -   Arrêtes ta parano. A plus tard.

    Je sors du magasin furax. J’ai 21 ans, je n’ai pas besoin d’un baby-sitter ! Je commence à marcher mais j’entends quelqu’un courir derrière moi. Il enroule son bras autour de ma taille.

    -       -   Pas si vite Lana, susurre-t-il.

    La manière dont il a prononcé mon prénom … J’en ai eu des frissons. Mais je me reprends.

    -       -   Je n’ai pas besoin d’un chaperon.

    -       -   Tu dois acheter quoi ?

    -       -   Ça ne te regarde absolument pas.

    -       -   Je peux attendre devant le magasin tu sais ?

    -       -   Tu me gaves, dis-je en pressant le pas en en me dégageant de son étreinte.

    J’entre dans un magasin de bonbons et là, le paradis est devant moi. J’ai déjà commandé des sucreries Japonaises sur internet mais là, je vais pouvoir faire un stock entier ! Je me balade dans les allées, prenant chaque chose qui me donne envie ou que j’aime. Je vois Louis me sourire à travers la vitrine. Il m’énerve ! Je vais à la caisse et paye. Bon, je viens de dépenser 100 euros, soit environ 13 700 Yens ! Mon dieu, je suis folle… Je ressors du magasin et déballe une sucette. Je commence à la manger. Je ferme les yeux de bonheur.

    -       -   Ce sont mes préférées.

    -       -   C’est vrai ? Tu t’y connais en sucreries ?

    -       -   Bien sûr ! Tu crois que je mangeais quoi quand j’étais petit ?

    -       -   Tu es arrivé à quel âge ici ?

    -       -   J’avais 10 ans.

    -       -   Et tu en as ?

    -       -   27 en fin d’année.

    -       -   Et tu n’as pas un travail ? Autre chose à faire que de me suivre ?

    -       -   Si, mais je suis en congé d’été.

    -       -   Tu fais quoi ?

    -       -   Je suis infographiste dans une boîte de jeux vidéo.

    -       -   Laquelle ?

    -       -   Tu ne connais surement pas.

    -       -   Dis toujours.

    -       -   Hudson Soft.

    -       -   Bomberman ! m’écriais-je.

    -       -   Tu connais ?

    -       -   Non mais Bomberman ! Qui ne connait pas ?

    -       -   Je ne savais pas que tu connaîtrais, je t’ai sous-estimée.

    Je souris de toutes mes dents. Mais il saisit ma main et me regarde dans les yeux. Qu’est-ce que… ? Sans que je ne m’y attende, il prend ma sucette et la met dans sa bouche et ferme les yeux.

    -       -   Toujours aussi bonnes.

    -       -   Hey ! criais-je en la retirant de sa bouche, va t’en acheter une mais ne me pique pas la mienne ! T’es dégueulasse !

    -       -   C’est bon, je n’ai pas la gale !

    -       -   On ne sait jamais.

    -       -   Si tu ne la veux plus, donne-la moi, sourit-il.  

    -       -   Même pas en rêve.

    Je la remets dans ma bouche et la termine. On fait un peu le tour de la ville puis il me ramène devant mon hôtel.

    -       -   Merci, dis-je simplement.

    -       -   De rien mademoiselle.

    Comment fait-il pour toujours avoir ce visage souriant et plein de malice ? Je monte les escaliers et entre dans la chambre. Il n’y a personne… Bizarre.


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  •    Nous sommes le matin de Noël. Comme chaque année, je vais chercher la dinde au magasin au coin de la rue. Mais avant, je vais chez Alex. Je sonne. Il vient m’ouvrir, torse nu, un jogging tombant sur ses hanches, ses cheveux encore plus décoiffés que d’habitude, de petits yeux. Il se gratte la nuque en s’étirant.

    -      -    Salut, me sourit-il.

    Je beugue quelques instants. Je ne sais pas, ça fait… Bizarre de le voir comme ça.

    -      -    Ça va Van Caeneghem ?

    -      -    Quoi ?! Oui, oui et toi ?

    -      -    Super mais… Qu’est-ce que tu fais ici ? rigole-t-il.

    -      -    Ce que je fais là ? Euh… Ah oui ! Tiens ! Joyeux Noël ! dis-je en lui tendant un sac.

    -      -    T’es folle ! Fallait rien m’offrir ! Bah restes pas là, entres ! dit-il en se décalant.

    Je rentre et m’assois sur le canapé. Il ouvre le sac  et sourit. Il sort l’écharpe et l’entoure autour de son cou. Il enfile ensuite son bonnet sur ses cheveux ébouriffés.

    -      -    Tu es trop mignonne Cha, il fallait rien me faire, c’est trop beau merci, merci.

    Il vient me prendre dans ses bras. Je ressens un frisson lorsque mes mains se posent sur sa peau nue.

    -      -    Merci, me murmure-t-il.

    Après un long câlin, il s’écarte un peu. Une mine un peu triste s’installe sur son visage.

    -      -    Ça ne te plaît ?

    -      -    Si, bien sûr, tu es folle ! c’est juste que… Je n’ai rien à t’offrir en retour…

    -      -    Mais enfin, Alex ! Je n’attends rien en retour ! Je veux seulement te faire plaisir…

    -      -    Et c’est réussi, sourit-il.

    -      -    Je suis contente alors ! Par contre je ne peux pas rester longtemps, j’ai la dinde à récupérer et je dois faire ma valise.

    -      -    Ta valise ?

    -      -    Oui je ne t’ai pas dit ?

    -      -    Non !

    -      -    Je pars ce soir pour une semaine en Belgique voir ma grand-mère, je ne la vois pas souvent donc on y va tous les ans pour les fêtes.

    -      -    Ok.

    Je reste quelques minutes puis je m’en vais après lui avoir dit au revoir. La semaine chez ma mamie s’est très bien passée, j’ai revu une partie de ma famille. Ça me fait du bien de les voir. Puis on rentre le 2 janvier. Alors que je viens juste de rentrer, je ressors aussitôt pour aller chez Alex. Il m’ouvre, torse nu, en jogging, avec une petite mine.

    -      -    Bonne année !

    -      -    Merci, bonne année à toi aussi Charlie.

    -      -    Ça va ?

    -      -    Oui, oui, j’ai juste fêté ça avec mes potes et je m’en remets pas trop !

    -      -    Tu as besoin d’un petit remontant. Va te recoucher, je vais te faire des gâteaux.

    -      -    Tu me prends par les sentiments là ! Entre.

    -      -    Merci !

    Je pose mes chaussures, ma veste et mon écharpe et je vais dans la cuisine. Je commence à ouvrir tous les placards pour trouver ce que je veux. Bon, comme il n’a pas grand-chose, un mugcake à la cannelle devrait aller. Alors que je remue la pâte, je sens deux bras s’enrouler autour de mes épaules. Je me redresse et lâche ce que j’avais dans les mains. Il pose son menton sur le sommet de mon crâne.

    -      -    Tu m’as manqué pendant une semaine, me chuchote-t-il. Attend.

    Il va dans sa chambre et me laisse là, dubitative. Il revient avec un sac.

    -      -    Bon, désolé, comme mon niveau d’empaquetage de cadeau est encore plus bas que celui en cuisine, je me suis dit qu’il fallait mieux que j’évite. Donc joyeux Noël en retard.

    Il me tend le sac. Je l’ouvre et découvre une boite en carton. Je la retourne et vois que c’est un téléphone, un iPhone. Je le lâche et porte mes mains à ma bouche pour étouffer mon cri. Je lève les yeux vers Alex et laisse couler mes larmes.

    -      -    Hey ! Van Caeneghem ! Qu’est-ce qu’il t’arrive ? dit-il en venant me prendre dans ses bras. Je suis désolé. Il ne te plaît pas ? On peut aller le changer si tu veux !

    Je ne peux même pas lui répondre tellement je pleure. C’est tellement… Personne ne m’a jamais offert de cadeau à part ma famille. Mais surtout… Il a dû le payer une fortune ! Pourquoi il fait ça ? Je me sens subitement bien nulle avec mon écharpe et mon bonnet.

    -      -    Charlie, dis-moi quelque chose !

    -      -    Je ne peux pas, sanglotais-je. C’est trop, je ne peux pas. Merci, merci beaucoup mais je ne peux pas accepter.

    -      -    Pourquoi ? dit-il en posant ses mains sur mes épaules pour me regarder. Tu n’as pas de téléphone, je voulais juste qu’on puisse parler en dehors de la fac.

    -      -    Mais pourquoi un téléphone qui coûte plus de 500$ ?

    -      -    Parce que j’ai un iPhone aussi et que je voulais pouvoir t’envoyer des smileys …

    -      -    Tout cet argent pour des smileys ? Mais bon Dieu Alex !

    -      -    Charlie, calme-toi d’accord ? Je ne l’ai payé que 80$ avec mes points clients, et en plus, c’est la version 4S, pas la plus neuve donc beaucoup moins chère. Ça te va ?

    -      -    Non ! Je me sens… Terriblement nulle avec mon écharpe et mon bonnet…

    -      -    Bon Dieu Charlie ! reprend-t-il. On ne va pas commencer à compter ce qu’on dépense pour l’autre ! Ton cadeau m’a fait extrêmement plaisir ok ? Et il vaut bien plus que de l’agent pour moi.

    Je ne réponds rien, fixant toujours le sol. 

    -      -    Tu veux bien accepter mon cadeau ? S’il te plait ?

    Je regarde sa petite moue et souris.

    -      -    Ok… Merci, Alex. Vraiment.

    -      -    Super ! Je suis content ! Juste, pourquoi tu n’avais pas de téléphone ? Tes parents ne voulaient pas ?

    -      -    Oh si, ils voulaient, ils me l’avaient même proposé mais… Comme je n’avais pas d’amis, je n’en voyais pas l’utilité…

    -      -    J’ai jamais compris pourquoi ! Je veux dire… T’es une fille super !

    -      -    Ce n’est pas ce que la majorité pense… Ils me trouvent tous bizarre, pas comme les autres, et j’en passe.

    -      -    Ah ouais, donc la majorité est vraiment conne. Bon, oublions ça, et allons manger ce magnifique mugcake, qui vient de déborder allégrement dans mon four à micro-ondes, devant un film ou des vidéos de chats trop mignons. D’accord ?

    -      -    Eh merde ! dis-je en ouvrant le dit four à micro-ondes et en constatant l’étendue des dégâts.

     

    Alex explose de rire. Après quelques instants, je le suis. On met le mugcake sur un plateau, deux petites cuillères, une tasse de thé et une autre de café, des bonbons, et on va dans sa chambre. Il prend son ordi et on va sur YouTube. On va de vidéo en vidéo. Qu’est-ce qu’on a pu rigoler ! D’un coup, Alex me sort :


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