• Chapitre 9

    D’un coup, je sursaute en criant.

    -      -    J’adore te faire peur, explose-t-il de rire.

    -      -    T’es pas drôle Alex, lâchais-je en reprenant mon souffle.

    -      -    Aller, Cha ! C’était une blague.

    Je lui lance un regard noir et retourne à ma copie. Mais intérieurement, je suis aux anges. Jamais personne ne m’avait donné de surnom, affectif je veux dire.

    -      -    Cha…

    Je sens ses bras enlacer ma taille et sa tête se poser dans mon cou. Il frotte sa joue contre la mienne, comme un chat.

    -      -    Arrête, rigolais-je.

    -      -    Tu vois ! Aller, tu fais quoi ?

    -      -    Dissert…

    -      -    Laisse, prends ton thé et on va discuter ok ?

    -      -    Mais il faut que je la fasse et…

    Il range mes feuilles dans mon sac et pose mon gobelet devant moi.

    -      -    Tu disais ? sourit-il.

    -      -    Que je te hais des fois !

    -      -    Je sais je sais. Sinon, t’as une idée pour la vidéo de ce week-end ?

    -      -    Non… Et toi ?

    -      -    Ouais… Je rêve d’une forêt noire. En plus j’ai des potes à la maison ce week-end, d’ailleurs tu veux venir ?

    -      -    Euh… Je ne sais pas, je ne les connais pas…

    -      -    Tu devrais venir, ils sont cool. Et puis je leur ai déjà parlé de toi, donc ils te connaissent un peu.

    -      -    Je ne sais pas…

    -      -    Comme tu voudras, mais j’aimerais bien que tu viennes en tout cas.

    -      -    Merci, souris-je timidement.

    -      -    Bon, tu voudras venir chez moi ou on va chez toi ?

    -      -    Ce serait plus pratique chez moi, je sais où est chaque chose et j’ai tout pour en faire je crois, mais après c’est comme tu veux.

    -      -    Ok, chez toi parfait. Vendredi soir ?

    -      -    Oui, mes parents rentreront tard je crois ce jour-là.

    -      -    Ils rentrent souvent tard tes parents.

    -      -    Oui, ils ont des boulots très prenant et… Je crois qu’ils n’aiment pas trop être à la maison. Je pense que c’est à cause de moi…

    -      -    Mais arrête ! dit-il en saisissant mes épaules. Pourquoi tu dis ça ?

    -      -    Je ne suis pas la fille dont ils ont rêvée, souris-je tristement. Regarde-moi. Je n’ai jamais ramené d’ami à la maison, je ne leur parle presque pas, je ne fais pas les études qu’ils auraient voulu, je m’enferme la plupart du temps dans ma chambre ou juste dans mes pensées quand ils sont là alors… Et puis ils ont toujours voulu plusieurs enfants. Mais ma mère a fait deux fausses couches, elle n’arrivait pas à tomber enceinte, et quand elle est enfin tombée enceinte de moi, elle a eu des complications. Donc tu vois, je ne suis pas vraiment celle qu’ils espéraient après tous ces tracas.

    -      -    Charlie. Tu es une fille géniale. Tes parents sont très fiers de toi, ils doivent juste être occupés.

    -      -    Si tu le dis. Donc vendredi soir on va ensemble chez moi et on te fait ton gâteau ?

    -      -    Ça me va ! Merci Cha.

    -      -    De rien Alex, souris-je.

    On continue à discuter, principalement de ses amis. Puis la sonnerie retentie. On finit nos boissons et on se sépare pour aller en cours. La semaine passe. Il fait encore très froid, mais il n’y a plus de verglas donc, plus de chute à déplorer pour ma part ! Nous sommes vendredi soir. J’attends Alex devant la fac. Il arrive mais il n’est pas seul. Il discute avec une fille. J’ai eu du mal à déglutir. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? Il a le droit d’avoir d’autre amis. Il lui fait la bise et se retourne. Il me sourit, ajuste son bonnet et vient à ma rencontre. Il m’attrape par l’épaule et on va chez moi. On pose nos affaires dans l’entrée, puis on file dans la cuisine. On cale son iPhone avec des livres et un saladier et on commence la vidéo après que je lui ai prêté un tablier. Je sors tous les ingrédients, et on commence à cuisiner.

     

    -      -    Ensuite, on ajoute 250 grammes de farine tamisée si possible et… AH !

    Je viens de me recevoir une poignée de farine dans la figure. Je m’essuie les yeux et regarde Alex qui est mort de rire.

    -      -    Parker, tu vas me le payer.

    Je saisis un œuf et lui explose sur les cheveux.

    -      -    Oh putain Van Caeneghem, viens là !

    Je commence à courir autour de la table en riant aux éclats. On court dans la maison avant de revenir, hilares et essoufflés, dans la cuisine.

    -      -    On a laissé tourner la vidéo ! me rendais-je compte en voyant la petite lumière rouge.

    -      -    Tant pis, ça fera un bêtisier !

    -      -    Je te hais. Aller, viens on continue.

    -      -    Attends, il faudrait nettoyer et nous nettoyer aussi !

    -      -    Pas le temps, je n’ai pas envie que mes parents nous voient filmer, je ne veux pas qu’ils soient au courant, pas tout de suite en tout cas.

    -      -    Ok ! On mettra une petite note expliquant que s’ils veulent savoir pourquoi on est dans cet état, ils devront rester jusqu’à la fin de la vidéo !

    -      -    T’es bête, aller, on en était où ?

    On termine la vidéo et le gâteau que l’on met à cuire. Je l’emmène ensuite dans la salle de bain du bas pour qu’il se lave les cheveux pendant que je me nettoie le visage au lavabo. Il explose de rire.

    -      -    Qu’est-ce qu’il y a ? dis-je en me retournant pour le voir la tête pleine de shampoing.

    -      -    J’adore quand on filme, pas toi ? Je veux dire, on s’éclate ! C’est génial ! Et j’espère que les gens qui nous regardent s’éclatent aussi.

    -      -    J’espère, avouais-je. Aller, rince ta chevelure, on va laver la cuisine.

    -      -    Tout de suite chef !

     

    Je rigole et on termine de se rendre présentable, puis on descend à la cuisine. Alors que j’ai presque fini de laver le plan de travail, j’entends la porte s’ouvrir. 

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Février 2016 à 14:07

    C'est bon ! Charlie ressent de la jalousie ! \o/

    Qui entre ? Ses parents ? ewe

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