•      Charlie n'a jamais eu d'amis. Tout le temps toute seule, elle s'est renfermée sur elle même, s'impliquant totalement dans ses passions, en reniant ses sentiments. Mais son arrivée à l'université, et surtout sa rencontre avec un garçon va tout changer. Elle va découvrir tout ce à quoi les personnes de son âge ne font même plus attention. L'amitié, les réseaux sociaux, ... A 18 ans, sa vie va radicalement changer...


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  •  Je m’appelle Charlie. J’ai 18 ans et je fais ma première rentrée dans une université, proche de chez moi. Je n’ai jamais vraiment eu d’amis parce que j’ai toujours mon iPod branché, écoutant des tonnes de musiques, je danse énormément, ce qui me laisse peu de temps pour sortir. Sachant en plus que le reste du temps, je suis fourrée chez moi dans ma cuisine, ou dans ma chambre à faire mes propres vêtements, ce qui me fait également un style vestimentaire particulier qui ne plait pas à tout le monde. Malgré ça, je ne me sens pas si seule que ça. Surtout que cette université est énorme, avec ça  je vais surement trouver quelqu’un avec qui discuter ! Mais surtout, le meilleur, il y a un Starbucks. Je n’aime pas spécialement le café, mais leurs thés sont extras ! Je n’ai pas choisi ce campus juste pour ça, mais quand j’ai su qu’il y en avait un, je me suis inscrite directement. Je passe donc les grilles, stressée par mon premier jour.

      Aujourd’hui, je suis habillée un peu chaudement parce que la fraicheur automnale commence à se faire sentir. J’ai donc un pull et une écharpe tricotés main beige, une jupe noire que je me suis cousue, des collants en laine rouges et des boots grises. Mon casque vissé sur la tête, un élastique retenant ma longue chevelure châtain doré en chignon. Mes yeux gris seulement surlignés d’une couche de mascara observent ce qui m’entoure. Au collège et au début du lycée, je mettais des tonnes de maquillage, pour tenter de me faire « accepter » dans un groupe. Mais en terminale, j’ai enfin compris que ça ne servait à rien. Alors je m’en tiens au strict minimum. Quitte à être transparente, autant le faire au maximum ! Je sors mon emploi du temps de mon sac et regarde en quelle salle j’ai cours. Je m’y rends tant bien que mal. Quand j’entre dans l’amphithéâtre, plusieurs personnes sont déjà présentes. Les regards se tournent vers moi. J’avance en baissant les yeux. Je me place contre le mur, au troisième rang. Je suis en première année de licence de lettres modernes.A 10h, la salle est presque remplie, et un prof entre. Je retire mes écouteurs et écoute son discours. A midi, je rentre chez moi. Je me fais à manger en regardant des vidéos.

      Les deux semaines d’intégration passent. Pour ma part, les seuls amis que je me suis fait, sont les deux serveurs au Starbucks et le concierge. Par contre, ce que j’adore, c’est que le campus nous donne l’opportunité de réserver des petites salles de travail. Il y en a une dizaine. Elles ont une étagère avec des dicos, une table et quatre chaises. Il y a une porte qui donne sur un couloir, et le mur en face est vitré, avec une porte également, qui donne sur le terrain de foot. Donc personnellement, je ferme toujours cette porte, et je ferme le rideau aussi. Dans ces salles, je suis bien. J’en réserve une tous les jours, de 1h à 2h, c’est pour ça que j’ai sympathisé avec le concierge, il me donne toujours la même, celle du fond. Dans celle-ci, je suis pleinement isolée. J’y travaille, bien sûr. Mais quand l’envie me prend, je pousse la table et je danse. Même si elle est petite, j’ai assez de place pour décompresser. Mais malheureusement, 1h, c’est trop court… Sinon, les cours se passent plutôt bien. Personne ne me dévisage comme au lycée, c’est arrivé les premiers jours, mais maintenant, je passe inaperçue. Même quand je porte les pièces les plus extravagantes de ma collection, que je ne mettais jamais pour sortir avant.

      Je me sens bien dans cette université, même si la solitude se fait un peu plus ressentir qu’avant. En effet, prendre la totalité des cours est impossible. Mais quand tu as des amis, tu peux comparer tes cours aux leurs et l’avoir plus complet.

      Bref. Un mois s’est écoulé. Nous sommes début novembre, un lundi. Comme toujours, avant d’aller dans la salle, je passe au Starbucks prendre mon Chai Tea Latte. Dès que le serveur ou la serveuse me voient arriver, ils commencent à me le préparer. Bref, pour un début de mois de novembre, il fait vraiment beau. C’est pourquoi en m’installant dans ma salle, j’ai ouvert la porte vitrée et tiré le rideau. J’ai commencé à travailler mais je me suis rendue compte que les garçons sur ce terrain de foot faisaient énormément de bruit. J’ai donc mis mes écouteurs. Je travaillais, pour une fois. Mes nombreuses copies autour de moi, mon thé à ma gauche, quand le rideau se souleva. Un ballon vint frapper la table, renversant le reste de mon thé qui se répandit sur mes copies et mes genoux par la même occasion.

     

    -          -  Punaise !


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  •    Je remets vite mon gobelet droit, même si ça ne sert plus à rien désormais, et soulève mes copies mouillées. Heureusement, ce n’étaient que des brouillons sans réelle importance. Je me dirige vers le rideau et le tire. Je vois un garçon sauter par-dessus la barrière du stade et courir vers moi.

     

    -           -  Désolé ! dit-il en arrivant.

    Je l’observe en penchant un peu la tête à droite. Il a les yeux noisette, avec quelques taches vertes, les cheveux noirs et ébouriffés, pas vraiment coiffés. Je penche légèrement la tête de l’autre côté. Ses joues rouges font ressortir ses quelques taches de rousseur. Il a les dents blanches.

    -           -  Hum… Je peux récupérer le ballon, s’il te plaît ? fait-il gêné.

    Je tourne les talons et récupère son ballon, par terre. Je me retourne et lui lance en pleine poitrine. Il l’attrape.

    -           -  Désolé pour tes copies.

    -           -  Ce n’est que du thé.

    -           -  Désolé quand même.

    Je reste debout, à le fixer. Il se gratte la nuque et ébouriffe un peu plus ses cheveux.

    -           -  Hum… Salut, à plus tard ! crie-t-il en repartant.

    Je m’avance jusqu’à la porte.

    -           -  Pf. Idiot, dis-je.

    Je la referme et tire le rideau. J’essaye tant bien que mal d’essuyer ma robe et de sécher mes copies jusqu’à la sonnerie de 2h. Puis je vais en cours.

     

    Je viens récupérer le ballon, et je la vois. Cette fille tout le temps seule, qui s’habille un peu bizarrement. Elle a les yeux gris. Je n’avais jamais vu ça avant. Ils sont vraiment gris. De près, elle est plutôt mignonne. Pas de maquillage ou peu, des lèvres fines et un nez en trompette. Elle est discrète. Mais elle m’intrigue un peu. Sa façon de m’observer est… étrange. Quand elle se baisse pour ramasser le ballon, je ne peux pas m’empêcher de la mater. Elle ne m’attire pas spécialement, mais je n’y peux rien. Je dois pourtant dire que physiquement, elle est plutôt pas mal. Quand elle se remet à me fixer, ça me gêne un peu je dois dire. Je repars donc. Quand j’arrive sur le terrain, mes potes me questionnent.

    -           -  C’était qui ? T’as mis longtemps !

    -           -  Ouais c’était hum…

    -           -  Qu’est-ce qu’il y a ?

    -           -  C’était la fille qui est tout le temps toute seule…

    -           -  Celle qui s’habille trop bizarre ?

    -           -  Pas tant que ça… dis-je dans la lune.

    -           -  Si, quand même ! Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

    -           -  Hum, pas grand-chose en fait. Elle boit du thé.

    -           -  Il y a que les britanniques qui boivent du thé !

    -           -  Surement ! Et elle a les yeux gris. Mais genre vraiment gris, comme euh… dis-je en cherchant une couleur qui s’en approche… La poignée de la salle !

    -           -  Ça n'existe pas !

    -           -  Bah, je peux te jurer que si !

    -           -  Bref ! On joue ?

    -           -  Ouais…

    Je reste un peu perplexe et je laisse passer tous les buts aux cages aujourd’hui.


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  •     Ce soir, je rentre chez moi. Je suis seule, mes parents sont sortis. Je vais directement dans ma chambre. J’enfile un jogging troué, des bonnes grosses pantoufles et un gros pull en laine. Je regarde quelques vidéos, puis je vais dans la cuisine. Je n’ai pas faim, mais juste envie de cuisiner. Je commence donc à faire des cupcakes. Des dizaines de cupcakes. Des roses, des bleus, des natures, des au chocolat, bref, je m’amuse. J’en mange un ou deux, puis je les mets au frigo, dans une boîte avec un petit mot : « Tu les emmèneras au boulot demain. Bisous » C’est pour ma mère. Elle sait que quand j’ai une baisse de moral, je cuisine, et comme ça arrive souvent et que, à trois c’est impossible de dévorer tout ce que je fais, ma mère en apporte la plupart du temps à ses collèges, qui sont très contentes à chaque fois d'ailleurs. Je vais ensuite me coucher. Une semaine passe. J’ai croisé ce garçon aujourd’hui, quand il m’a vu, il m’a souri. Pas un sourire moqueur ou gêné, non, un vrai sourire franc. Je l’ai fixé quelques instants, lui ai fait un léger sourire, puis je suis repartie au plus vite en cours. Il me … Je ne sais pas.  Il y a quelque chose dans son regard qui m’intrigue. Les soirs, quand je rentre chez moi, je me sens seule. C’est la première année que ça m’arrive. Alors je passe de plus en plus de temps dans la salle de danse, ou dans ma cuisine à faire des gâteaux, ou encore dans ma chambre à me faire des vêtements. Aujourd’hui, on est vendredi. A 13h, je vais au Starbucks comme tous les jours pour me prendre un thé. Quand j’arrive au comptoir, je vois Nick, un serveur que j’aime bien. Il me sourit.

    -      -    Comme d’habitude ?

    -      -    Oui s’il vous plait !

    -      -    Exact !

    Je me retourne pour voir qui a parlé en même temps que moi. C’est alors que je le vois. Nick rigole et va préparer la commande, de je ne sais lequel de nous deux d’ailleurs.

    -      -    Désolé, je t’avais pas vu, me dit-il en souriant et en se grattant la nuque.

    -      -    Ce n’est rien, répondis-je gênée.

    -      -    Toi aussi tu prends la même chose tous les jours à la même heure ?

    -      -    Oui, et toi ?

    -      -    Exactement !

    -      -    Et voilà pour vous ! dit Nick tout joyeux en posant deux gobelets sur le comptoir devant nous.

    -      -    Charlie, c’est ça ? me dit le garçon en penchant la tête pour lire mon prénom sur mon gobelet.

    -      -    C’est ça. Et toi ?

    -      -    Alex ! dit-il en pointant son doigt vers le sien. Tu t’assoies avec moi ?

    -      -    Euh si tu veux, mais je ne veux pas te déranger.

    -      -    T’inquiète pas, si je te le propose !

    -      -    Merci.

    On prend nos boissons et on va s’asseoir à une table.

    -      -    Alors Charlie, dis-moi un peu qui tu es.

    -      -    Euh… Je ne sais pas trop quoi te dire…

    -      -    OK, je vais commencer. Je m’appelle Alex, Alex Parker. Je suis en 3eme année de Physique-Chimie, et j’adore tes yeux.

    Je sens mes joues devenir rouges et brûlantes. Je baisse la tête.

    -      -    Désolé, me dit-il. Mais j’avais jamais vu des yeux aussi… gris ! Je te jure ils sont magnifiques ! Mais je voulais pas t’embarrasser.

    -      -    Merci. Je les tiens de ma grand-mère.

    Il me sourit.

    -      -    Alors… Moi c’est Charlie Van Caeneghem, je suis en 1ere année de licence de lettres modernes, et voilà…

    -      -    Van Caen quoi ?

    -      -    Van Caeneghem, dis-je en rigolant. Mon père est Belge.

    -      -    Ça explique le nom ! Et ta mère ?

    -      -    Anglaise.

    -      -    Ça explique le thé !

    -      -    Ce n’est pas parce que ma mère est Anglaise que je bois du thé ! rigolais-je encore. J’aime juste ça ! Et tes parents ?

    -      -    Américains tous les deux.

    -      -    Ça explique le nom, et le café !

    -      -    Non, j’aime juste ça, rigole-t-il.

    On se sourit mutuellement. On boit un peu.

    -      -    Alors Van Caeneghem, quels sont tes passe-temps ?

    -      -    La cuisine, la couture, la danse, la musique, le thé, et encore bien d’autres choses ! Et toi, Parker ?

    -      -    Le sport, la musique, la guitare, et encore bien d’autres choses !

    On continue à parler. C’est fou comme ça parait naturel avec lui. Je me sens de plus en plus à l’aise au fil des minutes. C’est la sonnerie qui nous interrompt.

    -      -    A plus tard, Van Caeneghem. Bonne fin de journée.

    -      -    Merci Parker, à toi aussi.

     

    La journée se termine. Quand je rentre chez moi, j’ai le sourire. Je me sens bien. Durant tout le week-end, je n’ai fait que repenser  à cette heure passée avec lui. Elle ne me parait pas réelle. Le lundi matin, je sors de chez moi et… Je me prends littéralement une claque ! Déjà parce qu’il fait un froid de canard, et qu’en plus de ça il pleut des cordes. Je cours jusqu’au tramway. Puis une fois sortie à ma station, je cours jusqu’à mon bâtiment, sans regarder où je vais, quand BAM ! Je sens une main agripper ma taille afin que je ne tombe pas. Cette personne me relève et je m’écarte automatiquement.


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  •    Je viens de passer une heure avec Charlie, la fameuse fille que tout le monde trouve spéciale. Moi je l’aime bien. Elle est juste ultra-timide, mais très sympa et mignonne. Je vais en cours et je retrouve mes potes.

    -      -    Hey Alex, t’étais où ? me demande Bryan.

    -      -    Au Starbucks pourquoi ?

    -      -    Pourquoi t’as mis autant de temps ? renchérit Jared.

    -      -    J’ai rencontré Charlie, la fille de l’autre jour et on a discuté.

    -      -    Quelle fille ? me demande Ed.

    -      -    Celle à qui on a balancé le ballon.

    -      -    Ah ! la fille bizarre !! s’exclame Jared.

    -      -    Et bien figure toi qu’elle n’est pas du tout bizarre ! Elle est timide, mais très sympa !

    -      -    Si tu le dis ! Alors ?

    -      -    Alors quoi Bryan ?

    -      -    Bin il s’est passé quoi ?!

    -      -    On a discuté ! Son père est belge et sa mère anglaise. Et elle s’appelle Charlie Van Caeneghem !

    -      -    Van quoi ? rigole Ed.

    -      -    C’est belge ! Et ne rigole pas, tu n’es pas mieux !

    -      -    Oui bon ça va !

    Ils ont continué à me faire chier avec ça toute la journée. Ce week-end, j’ai souvent pensé à elle. Le lundi, il pleut des cordes. Je sors de mon appart et je cours jusqu’au métro. Puis je cours du métro à la fac. Mais une charmante personne me rentre littéralement dedans.

     

    -      -    Et m… ! Désolée ! dis-je sans regarder qui c’est.

    -      -    Van Caeneghem ! ça va, pas de bobo ?

    -      -    Parker ?! Non merci, et toi ?

    -      -    T’inquiète pas, tu es toute légère tu fais pas mal !

    -      -    Euh… merci…

    -      -    Ça va aujourd’hui ? Bon week-end ?

    -      -    Oui merci, et toi ?

    -      -    Ça peut aller ! On se retrouve à 13h au Starbucks ?

    -      -    Euh non désolée, je dois travailler…

    -      -    Ok, pas grave, une autre fois !

    -      -    Oui. Bonne journée.

    -      -    Merci, toi aussi.

    Je pars en direction de mon premier cours. A 13h, je vais chercher mon thé et je vais dans la salle. Je commence à travailler. Je suis hyper concentrée, un stylo dans la bouche, quand j’entends frapper à la vitre. Je sursaute et tire le rideau. Je vois Alex, son gobelet à la main qui me sourit. Je soupire et j’ouvre la porte. Il entre.

    -      -    Comme tu ne viens pas à moi, je viens à toi !

    Je le regarde en haussant un sourcil.

    -      -    Bon ok, j’avais envie de discuter, donc je suis venu voir si tu étais là !

    -      -    Et j’y suis. Bon, ne reste pas debout, assis-toi.

    -      -    Merci, c’est trop aimable !

    Je retourne m’asseoir et je recommence à bosser.

    -      -    Tu fais quoi ?

    -      -    Dissert, dis-je en buvant une gorgée de thé.

    -      -    Tu veux de l’aide ?

    -      -    Non, merci ! Tu ne fais même pas la même licence que moi je te rappelle !

    -      -    C’est pas pour ça que je ne peux pas t’aider !

    -      -    Merci, mais non, je préfère le faire seule.

    -      -    T’es pénible comme fille !

    -      -    C’est toi qui es pénible à venir m’embêter quand je travaille !

    -      -    Je ne veux juste pas que tu restes toute seule !

    -      -    Merci… dis-je déroutée.

    -      -    Y a pas de quoi ! Donc lâches tes cours et fais une pause cinq minutes !

    Il ferme mes trieurs, ma trousse et les pousse sur le côté. Et on commence à discuter de tout, de rien.

     

    Ce fut comme ça jusqu’aux vacances d’hiver. On se retrouvait dans cette salle tous les jours, de 13h à 14h. Un jour il apportait les boissons, le lendemain c’était moi. Les serveurs au Starbucks nous préparent notre commande tous les jours, avant même qu’on arrive. Pendant cette heure, on discute, on écoute de la musique, on travaille aussi parfois. Quand le chauffage a été remis en marche, on se pelotonnait devant, nos boissons à la main, assis par terre comme des SDF, serrés l’un contre l’autre. Qu’est-ce qu’on a pu rigoler. Ce garçon c’est juste… Mon meilleur ami, la personne la plus importante pour moi maintenant. On connait à peu près tout l’un de l’autre je pense. 


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