• La beauté est partout. Pourquoi est-ce qu’on ne se focalise que sur les « défauts » de quelqu’un ? Des choses qui sortiraient, il paraîtrait, de la « normale ». Quand on parle de un tel ou un tel qui aurait un nez trop grand, de trop grosses cuisses, qui serait trop petit, selon cette même « normalité », encore et toujours. Pourquoi est-ce qu’on ne se focalise que sur ces petits détails et pas sur les qualités que chacun a. Parce que tout le monde a des qualités. Tout le monde est doué dans quelque chose. Tout le monde a quelque chose en lui de beau. Pourquoi de cette fille un peu trop ronde pour la « normale », toujours cette bonne vieille normalité, on ne retient pas plutôt son joli sourire, sa joie de vivre toujours débordante, sa voix magnifique, sa façon de tout relativiser ? Chacun a des dizaines de qualités. Pour certains, elles sont plus visibles que pour d’autres mais qui peut savoir que ce garçon, un peu timide car complexé, fait les meilleurs gâteaux du monde, sait faire des dizaines de problèmes de maths en moins d’une heure, que cette fille qui a soit disant de grosses cuisses, un nez trop grand ou que sais-je, chante comme personne, dessine à la perfection, écrit des textes magnifiques le soir dans sa chambre, seule. Il ne faut jamais se fier à des préjugés, ni à sa première impression. Toujours les dépasser et essayer de passer outre les dictâtes de la société, oublier cette « normalité » qui n’existe pas, car elle n’a aucune raison d’être.

     


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  • Alors que j’ai presque fini de laver le plan de travail, j’entends la porte s’ouvrir.

    -      -    Charlie ? Tu es là ?

    -      -    Je suis à la cuisine maman !

    -      -    Chérie, pourquoi est-ce qu’il y a deux sacs dans… Oh !

    -      -    Maman, papa, je vous présente Alex un… Ami.

    Je vois le visage de ma mère s’illuminer en un magnifique sourire. Alex sourit à son tour et va faire la bise à ma mère et serrer la main de mon père.

    -      -    Enchanté, Alex Parker. Je suis à la fac avec Charlie.

    -      -    Oui je… Elle nous a déjà parlé de toi, sourit ma mère.

    Je suis contente de la voir heureuse.

    -      -    Alors les jeunes, vous nous avez fait quoi de beau ? demande mon père, visiblement un peu moins heureux que ma mère que j’ai ramené un garçon à la maison.

    -      -    Une forêt noire, c’est pour Alex il fait une soirée samedi et il voulait un gâteau, mais il y a des restes donc vous pourrez en manger.

    -      -    Soirée à laquelle tu es invitée je te rappelle, ajoute Alex. Vous seriez d’accord pour qu’elle vienne ? demande-t-il à mes parents.

    -      -    Oui, bien sûr, je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas…

    -      -    Qui sera présent à cette soirée ? la coupe mon père.

    -      -    Oh, euh, des amis à moi, on sera une dizaine au plus.

    -      -    Charlie, tu veux y aller ?

    -      -    Je ne sais pas papa, avouais-je prise de court. Il me l’a proposé lundi mais je n’ai pas encore vraiment eu le temps d’y réfléchir…

    -      -    C’est juste pour l’anniversaire d’un ami à moi, continue Alex. Ed.

    -      -    Tu le connais ? me demande mon père.

    -      -    Oui je… Je lui ai déjà parlé quelquefois.

    -      -    Qu’est-ce que vous ferez à cette soirée ?

    -      -    Euh, on va faire des crêpes comme à chaque fois qu’on se voit avec mes potes parce qu’on ne sait faire que ça, et puis sûrement jouer un peu à la console et puis je ne sais pas trop en fait, souvent on ne prévoit rien à l’avance et …

    -      -    De l’alcool ?

    -      -    De la bière je pense…

    -      -    Charlie, tu ne boiras pas, n’est-ce pas ?

    -      -    Papa, tu sais très bien que je déteste l’alcool, encore plus la bière. Alors arrête s’il te plaît.

    Mon père me fixe, visiblement choqué. Je lui ai jamais parlé comme ça, ni même tenu une discussion aussi longue avec lui je crois. Mais Alex est mon ami, et je ne supporte pas ce qu’il fait. Il essaye de le mettre mal à l’aise. Ce qui a l’air de marcher apparemment, Alex se gratte la nuque.

    -       -   Très bien tu … Tu peux y aller.

    -       -   Merci papa. Viens Alex.

    Je le saisis par le poignet et l’emmène dans ma chambre. Enervée, je claque ma porte.

    -       -   Charlie, je…

    -       -   Non, tais-toi. Pourquoi il a fait ça ? Il sait. Il le sait très bien. Pourquoi est-ce qu’il veut tout gâcher. Il voulait te tester, c’est fait. Mais bordel tu ne vas pas me frapper, ou me violer ou, j’en sais trop rien ! C’est une fête, une foutu fête entre amis. Il n’a pas besoin de s’inquiéter ! Je veux dire, il a le droit de s’inquiéter mais…

    -       -   Charlie !

    Je me suis rendue compte que je tournais en rond dans ma chambre quand Alex s’est posté devant moi et a pris mon visage entre ses mains.

    -       -   Tout va bien ok ? Tu peux venir donc tout va bien !

    -       -   Oui dé… Désolée ça m’arrive des fois je… Je ne sais pas, j’ai l’impression de bugger… 

    -       -   T’inquiète, c’est plutôt drôle en fait !

    -       -   Alex ! Ce n’est pas drôle pour moi !

    -       -   Je sais, désolé. Allez, viens.

    Il me serre contre lui en se balançant d’un pied sur l’autre.

    -       -   Alors c’est ta chambre ?

    -       -   Oui, dis-je le front toujours posé contre son épaule, sur la pointe des pieds pour être assez grande.

    -       -   J’adore.

    -       -   Je vais te faire visiter, dis-je en le prenant par la main.

    Quand on entre, il y a mon grand lit deux places, dont la plupart de la surface est encombrée par des livres, des peluches, mon ordi, des câbles en tout genre… Ma fenêtre est en face de la porte, à côté de laquelle se trouve mon immense bibliothèque. En face de mon lit, il y a mon bureau et sur la droite, la porte de ma salle de bain. Elle est aussi très simple. Il y a ma baignoire sur la droite, le lavabo avec le miroir en face de la porte et les toilettes sur la gauche. Je le fais sortir de ma chambre pour aller dans l’autre pièce du premier étage, MA pièce. Elle prend tout le reste de l’étage. Elle est organisée un peu comme un grenier. C’est mon atelier. Plusieurs malles ouvertes sont entreposées dans le fond, débordantes de tissus et de bobines de fils. J’ai aussi mes deux machines à coudre, ma surjetteuse, une table pour couper et tracer ainsi qu’une chaine hi-fi. J’adore travailler avec de la musique.

    -       -   Wow.

    Je le fixe. Il observe tout autour de lui, je peux voir ses prunelles noisette passer d’un bout à l’autre de la pièce à pleine vitesse.

    -       -   Impressionnant.

    -       -   Merci.

    -       -   Donc tu passes la plupart de ton temps ici c’est ça ?

    -       -   Oui. Ça aurait dû être une autre chambre, mes parents voulaient un autre enfant, mais ils n’ont jamais réussis à en avoir donc… D’ailleurs, tes sœurs vont bien ?

    -       -   Oui ! Carla a passé l’échographie et c’est un garçon, et Tina rentre dans deux semaines de Singapour.

    -       -   Super ! Donc tu vas aller chez tes parents ?

    -       -   Je ne sais pas, tu sais ce n’est pas l’amour fou … On verra, sourit-il.

    -       -   Ok.

    On reste un moment dans ma pièce puis on retourne dans ma chambre s’allonger sur le lit.

    -       -   J’ai pas envie de partir, dit-il au bout de quelques secondes de silence.

    -       -   Quoi ? demandais-je en me relevant avec mon coude pour le regarder.

    -       -   Je pars mi-mars pour mon stage, au Canada, tu te rappelles ?

    -       -   Ah oui…

    Comment oublier ? En troisième année, on a un stage obligatoire de 5 semaines à l’étranger.

    -       -   On pourra toujours s’appeler ? demandais-je.

    -       -   Oui ! Bien sûr, on pourra même faire des facetimes avec nos iPhones et parler par Skype, mais bon, c’est pas pareil…

    -       -   Oui…

    -       -   Je te ramènerais du vrai sirop d’érable, une grosse doudoune et … Une pelle à neige tient !

    -       -   T’es bête ! riais-je en le frappant gentiment sur l’épaule.

     

    Il enroule ses bras autour de moi. Ce genre de contact me surprend toujours, aussi je mets un moment à répondre à son étreinte. 


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  • Bonjour, bonsoir, bref, 

    Pour vous expliquer un petit peu ce qu'il se passe dans ma vie. Je suis en terminale S, j'ai donc beaucoup de travail, ce qui m'empêche de faire ce que je veux, c'est-à-dire écrire. Je suis en état de stress constant, est-ce que je vais réussir à aller où je veux, est-ce que je vais réussir mon orientation, mon année, mon bac ? Bref, tellement de question qui me bouffent la vie. Je sais que je ne devrais pas mais je n'y peux rien. Les crises d'angoisses et d'asthme sont de plus en plus nombreuses et c'est horrible. Bref, tout ça pour vous dire que j'ai besoin d'écrire, mais que je n'en ai tout simplement plus le temps, parce qu'il me faut mon ordi, de l'inspiration, alors que le dessin, c'est rapide, il me faut juste une feuille, un crayon et une gomme. Je peux faire ça dans le bus, en étude, ou en cours de philo ^^. Du coup, je dessine de plus en plus, ça prend une place de plus en plus importante dans ma vie, peut-être pas autant que l'écriture ou la cuisine, mais avant la guitare et la couture pour l'instant je pense. Tout ça pour vous dire que je compte ouvrir une nouvelle section avec mes dessins, mais j'aimerais savoir si cela vous interèsse donc n'hésitez pas à répondre au sondage, ou m'envoyer un message privé, ce que vous voulez mais faites-le moi savoir si cela vous plairait. N'hésitez pas non plus à me donner des idées de ce que vous aimeriez voir sur le blog, quoi que ce soit (articles différents, etc.).

    Sur ce, je vous souhaite une bonne journée/soirée. Je vous fais plein de bisous et j'espère que vous m'excusez pour l'absence, j'en suis désolée mais j'espère que vous comprenez... 

    M. 


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  • Je me réveille. Le réveil m’indique qu’il est 6h. Je regarde Craig. Mais qu’est-ce que j’ai fait putain… J’ai complètement pété un plomb. Je me redresse, prenant ma tête entre mes mains. Je me lève et me dirige dans la salle de bain. Puis je fonce sous la douche. Qu’est-ce qu’il m’a pris de coucher avec lui bordel ? Je ne sais pas contrôler mes pulsions ou quoi ? Une fois lavée, je sors et m’enroule dans une serviette. Alors que je voulais m’habiller en silence et partir sans le croiser, je le vois debout, un sourire en coin, me fixant, décoiffé, et terriblement sexy vêtu seulement de son caleçon.

    -      -    Tu as eu un appel.

    -      -    De qui ?

    -      -    Je ne sais pas, mais c’était une erreur.

    -      -    Comment tu le sais ?

    -      -    Ils ont demandé mademoiselle Sparks. Je leur ai dit qu’ils avaient dû faire erreur et ils ont raccroché.

    Je fronce les sourcils.

    -      -    Qu’est-ce qu’il y a ?

    -      -    Rien, ce n’est pas la première fois. Elle doit avoir un numéro similaire.

    -      -    Oui, dit-il en s’approchant de moi.

    Il caresse mon bras et approche ses lèvres des miennes. Je tourne la tête.

    -      -    Qu’est-ce qu’il y a ?

    -      -    Rien c’est juste que… On n’aurait jamais dû faire… ce qu’on a fait.

    -      -    Pourquoi ?!

    -      -    Parce que ! Je ne suis pas une fille pour toi !

    -      -    Alexie, arrête !

    -      -    Non Craig, je ne suis pas celle que tu crois…

    Je me détache de lui et laisse ma serviette tomber. J’enfile mes habits d’hier, éparpillés dans la chambre. Puis j’attrape mon sac et pars, sans lui accorder un regard. J’appelle Max.

    -      -    Alexie, le patron veut te voir.

    -      -    Je sais, dis-lui que j’arrive. Et remercie-le aussi pour avoir failli griller ma couverture.

    -      -    Ça sera fait.

    Je raccroche et démarre en trombe. J’arrive à l’agence et me rend directement dans le bureau de mon patron.

    -      -    Mademoiselle Sparks. Asseyez-vous, dit-il sèchement.

    Je m’exécute.

    -      -    Pouvez-vous m’expliquer cela ? dit-il en me tendant une photo de Craig et moi, nous embrassant devant chez lui.

    -      -    Oui. Nous allions rentrer, j’ai vu un homme sortir son arme. Je me suis plaquée à lui pour le protéger mais, il a dû prendre ça pour une invitation à m’embrasser et…

    -      -    Et vous n’avez pas cherché à l’en empêcher bien sûr !

    -      -    Je voulais seulement le mettre à l’abri le plus vite possible !

    -      -    Et pour cela il fallait obligatoirement que vous couchiez avec lui !

    -      -    Vous n’avez aucune preuve que…

    -      -    Avez-vous couché avec lui, oui ou non ? cria-t-il.

    -      -    Oui ! rétorquais-je sur le même ton. Mais je ne vois pas en quoi cela change quelque chose !

    -      -    Je vous avais bien dit que vous ne deviez sous aucun prétexte sortir avec lui !

    -      -    Je sais, je sais…

    Un blanc s’installe. Je le brise.

    -      -    Je veux arrêter. Je veux arrêter cette mission, tout lui dire.

    -      -    Je vous l’interdit.

    -      -    Mais vous ne pouvez pas me forcer à continuer à lui mentir maintenant que…

    -      -    Oh que si ! Si vous arrêtez, vous savez très bien ce qu’il va arriver.

    -      -    Non, qu’est-ce qu’il va arriver ?

    -      -    Il va mourir, dit-il simplement.

    Mon cœur se serra.

    -      -    Vous ne pouvez pas !

    -      -    Ah vous croyez ? Si vous lui avouez, il ne voudra plus vous revoir, ce qui veut dire plus personne pour le protéger, donc il va mourir. Vous tenez à lui n’est-ce pas ?

    -      -    Je… Oui, dis-je en détournant mon regard du sien.

    -      -    Alors obéissez aux ordres ! hurla-t-il en frappant les poings sur son bureau.

    Je sursaute. Je le fusille du regard et pars en courant. Je fonce dans ma voiture et roule jusqu’à chez moi. Je me change et vais jusqu’à la salle de sport. Les larmes inondent mes joues mais je m’en fou. J’enfile les gants et je frappe, je frappe de toutes mes forces dans ce foutu sac de sable. Je ne sais pas combien de temps je me défoule sur lui, mais la seule chose que je sais, c’est que quelqu’un est venu me déranger en posant sa main sur mon épaule. Je me retourne, furieuse, et le vois devant moi. J’ai un mouvement de recul.

    -      -    Alexie, s’il te plaît…

    -      -    Je suis désolée, je dois y aller, dis-je en prenant mes affaires.

    -      -    Ecoutes-moi, dit-il en saisissant mon bras fermement. Cette nuit c’était… Parfait, pour toi comme pour moi, avoues-le ! Alors je comprendrais si tu ne veux pas continuer, si tu veux juste qu’on soit ami, mais ne me laisses pas, je tiens trop à toi pour te perdre maintenant. Je t’en supplie Alexie.

    -      -    Craig… Je ne veux pas te faire de mal.

    -      -    Mais Alexie, ouvres les yeux ! Tu me fais du bien, énormément de bien même ! Je suis heureux quand tu es là, toutes ces sorties, ces soirées film, ces courses dans Central Park, ce sont des moments comme ceux-là qui me font du bien. Et tous ces moments, je les passe avec toi.

     

    Je sens mes larmes revenir à l’attaque. Il me serre contre lui, m’embrassant les cheveux. Je vais craquer. Les paroles de mon patron me reviennent en tête. Je tiens moi aussi trop à lui pour le perdre, de quelque façon que ce soit.


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  • -      -    Tu viendras demain ?

    -      -    Oui.

    -      -    Tu verras, tu vas les adorer. Ils sont sympas.

    -      -    Il y aura des filles ?

    -      -    Sûrement la copine de Jared, et peut-être Emily, une amie à moi.

    -      -    Ok.

    -      -    Tu l’as surement déjà aperçue, on est dans la même classe et on se parle souvent en allant d’un cours à l’autre.

    -      -    Oui, sûrement.

    La fille de tout à l’heure ? Sûrement. Je me rappelle de ce que j’ai ressenti quand je les ai vus tous les deux et perds un peu mon sourire.

    -      -    Il est quelle heure ? me demande-t-il.

    -      -    19h passées pourquoi ?

    -      -    Je pense que je vais rentrer. J’emmène le gâteau ou ?

    -      -    Non, je l’apporterai demain.

    -      -    Ok, merci Cha.

    Il se détache de moi et se relève. Je fais de même. Je l’accompagne jusqu’en bas. Il prend son sac.

    -      -    Au revoir monsieur, dit-il en serrant la main de mon père, madame.

    -      -    Appelle-moi Lisabeth, sourit ma mère.

    -      -    Au revoir Lisabeth, au plaisir de vous revoir, dit-il avec un sourire.

    Je le raccompagne jusqu’à la porte.

    -      -    A demain Cha, chuchote-t-il en m’embrassant sur le front.

    -      -    A demain Alex, murmurais-je rougissante.

    Je ferme la porte après qu’il ait disparu de la cour. Je sens le regard de mes parents sur moi, alors je me dépêche de monter dans ma chambre. Je sers mon oreiller contre ma poitrine. On frappe à ma chambre.

    -      -    Entrez.

    Je me redresse et vois ma mère entrer, refermer la porte et venir s’asseoir sur le lit à côté de moi.

    -      -    C’est un très gentil garçon, sourit-elle.

    -      -    Oui.

    -      -    Tu feras attention d’accord ?

    -      -    Attention à quoi maman ?

    -      -    Tu sais bien… Nous avons vu Alex, et une maman sent les choses. Mais je n’ai pas vu ses copains, et je ne voudrais pas qu’on te fasse du mal, d’accord ?

    -      -    Maman ! Il ne m’arrivera rien !

    -      -    On ne sait jamais ma puce. Mais je veux que tu me promettes que si tu as le moindre petit problème, si minime soit-il, tu nous appelles d’accord ?

    -      -    Promis maman, dis-je après un instant de silence.

    -      -    Tu es devenue une si belle jeune-femme ma Charlie, murmure-t-elle en caressant ma joue.

    Je rougis.

    -      -    Aller, je vais te laisser. On mange dans 20min d’accord ?

    -      -    D’accord Maman.

    Elle s’en va. J’entends le pig de mon téléphone. Je souris en voyant le message d’Alex. « Notre vidéo est géniale. Tes parents sont sympas ;) Merci pour cette super soirée Charlie. » « Merci à toi ! Je n’ai jamais autant rigolé en cuisinant ! Ma mère t’aime bien, elle vient de me faire en scène de mère poule mais bon… Tu as monté la vidéo ? » « Oui, je viens de m’y mettre. C’est normal, elle s’inquiète pour toi. Tu vois qu’ils t’aiment tes parents. » « Mh… Préviens-moi dès que tu auras fini ok ? » « Pas de soucis Cha ! » Je vais manger, puis prendre ma douche et me mettre en pyjama. Alex m’a dit qu’il avait mis la vidéo en ligne. Je vais donc la voir. Il a fait un bêtisier à la fin. Je suis pliée en deux de le revoir couvert d’œuf. Je regarde ensuite la date. 12 janvier. Tiens, dans presqu’un mois, c’est la saint valentin. Je ne l’ai jamais faite mais, je vois toujours pleins de vidéos sur YouTube à cette période. Je devrais peut-être en faire moi aussi… Je note quelques idées sur mon carnet et je vais sur nos autres vidéos. Je vois quelques commentaires. Plusieurs fois, on nous demande si nous sommes en couple. Pourquoi les gens pensent-ils ça ? Un garçon et une fille ne peuvent pas être amis ? Ça me met en rogne et je ferme violemment mon ordi avant de me rouler en boule dans mon lit. Je remonte la couverture sur mon visage, serre un coussin contre moi et mets ma musique. Je dois trouver le sommeil. Je me réveille vers 10h. Je choisis ma tenue pour ce soir. Je ne sais pas trop quoi mettre. Après avoir sorti presque l’intégralité de ma penderie sur mon lit, je ne suis pas plus éclairée.

    -      -    MAMAN !

    J’entends des pas précipités dans les escaliers, et je vois ma mère arriver en serviette, le visage couvert de vert.

    -      -    Quoi ? Qu’est-ce que qu’il y a ? fait-elle essoufflée.

    J’explose de rire en voyant sa tête. Elle sourit.

    -      -    Je fais un masque et j’allais aller à la douche. Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-elle en jetant un regard circulaire au bazar de ma chambre.

    -      -    Je ne sais pas quoi me mettre pour ce soir.

    -      -    Oh ! Attends, je vais prendre ma douche et je reviens après ok ?

    -      -    D’accord ! Tu fais vraiment peur comme ça ! riais-je encore.

    -      -    Tu devrais essayer, ça fait une peau de bébé !

    -      -    Sûrement ! Aller zou !

    Elle rigole et retourne en bas. Je m’assoie sur mes habits, attendant qu’elle ait fini. Elle arrive une vingtaine de minutes plus tard, en peignoir mais avec un visage normal.

    -      -    Le vert te va très bien au teint !

    -      -    Très drôle. Bon, comment est-ce que tu vas t’habiller…

    Elle regarde toutes mes affaires. Elle en choisit quelques-unes et me fait essayer les tenues. La première est trop classique, la secondes trop années 80, et la troisième trop petite fille, selon elle bien sûr. Puis elle trouve LA tenue, selon elle encore bien entendu. Une robe noire décolletée dans le dos – j’ai cousu ça moi ? – avec des collants prune, mes richelieux noirs et une veste de costume caramel. Ma mère recule de quelques pas et m’observe de haut en bas. Elle sourit et commence à sautiller sur place en tapant dans ses mains.

    -      -    Ma petite fille ! Tu es magnifique Charlie !

    -      -    Hum… Merci maman.

    -      -    Je pourrais te coiffer ? Et te maquiller ? Tu veux bien ?

    -      -    Euh… Si tu veux oui, mais pas… Trop, d’accord ?

    -      -    Fais-moi confiance ! Ah je suis vraiment contente !

    C’est vrai, elle est heureuse. Et je suis contente que ce soit un peu grâce à moi, pour une fois. Elle me serre dans ses bras et retourne en bas. Pendant l’après-midi, j’ai écrit des vidéos, la série de la saint valentin que je veux faire, puis j’ai reçu un message d’Alex me demandant à quelle heure je venais. J’ai donc demandé à ma mère qui m’a répondu qu’elle m’y conduirait pour 19h. Vers 17h30, elle est entrée dans ma chambre pour me coiffer et me maquiller.

    -      -    D’abord, le fond de teint ! dit-elle toute excitée.

    -      -    Ah non ! Désolée maman mais je déteste ça, on peut faire sans non ? S’il te plaît ! ajoutais-je en la voyant hésiter.

    -      -    Bon, ok ! Mais l’anticerne c’est obligatoire !

    -      -    Ok…

    Mais elle ne s’en contente pas. Elle m’applique de la poudre sur tout le visage, puis un peu de blush parce que, je la cite, elle me trouve trop pâlotte pour une fille qui va à sa première soirée, puis du fard noir en guise de liner et du mascara. Elle voulait me mettre du rouge à lèvre cerise, mais j’ai préféré un rose un peu plus naturel. Pour ce qui est des cheveux, elle m’a fait une tresse sur le côté, un peu comme Katniss dans Hunger Games, que je soupçonne d’être son film préféré. Après avoir bouclé les quelques mèches qui s’en étaient échappées, elle s’est un peu éloignée pour m’observer toute entière.

    -       -   Tu es magnifique ma puce.

    -       -   Merci maman. Hey, non mais ne pleure pas !

    Elle me serre très fort contre elle.

    -      -    Tu es tellement jolie ma chérie.

    -      -    Merci.

    Elle essuie la larme qui s’était échappée de son œil et me sourit. Puis elle regarde sa montre.

    -      -    Allé, zou, on doit y aller, on va être en retard !

    Je prends ma veste, mon sac et on descend. Je prends le gâteau, dis au revoir à mon père, qui me rappelle encore une fois que je dois les appeler au moindre problème, puis nous partons. Ma mère me dépose devant chez Alex un quart d’heure plus tard. Je traverse la rue et sonne.

    -      -    Alex, c’est Charlie.

    -      -    Je t’ouvre.

     

    Je passe la porte du hall et il ouvre ensuite la porte de son appart. Quand il me voit, il en reste bouche bée. Je rougis. Il me fixe de haut en bas, sans dire un mot.


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